Mon travail en tant que fonctionnaire de l’ONU à Genève m’avait permis, à de trop rares reprises, de me rendre « sur le terrain ». Cependant, le décalage flagrant qui existe entre un visiteur et un résident, qui est parfaitement intégré grâce à une famille qui l’a accepté, change totalement la vision du pays.
En hommage à Simonne Piazzini
Cette approche permet d’aborder, en toute confiance et humilité, des sujets qui autrement, ne seraient pas perçus de la même manière. La pertinence et les opportunités de rencontres et d’actions se présentent différemment lorsque vous avez la chance de ne pas résider dans un hôtel climatisé mais de partager le quotidien de personnes qui, soit connaissent le pays, soit y vivent. L’infime partie visitée de ce continent africain, la brève période passée au Burkina-Faso, ne me permettent ni de proposer une expertise, ni d’émettre un avis éclairé sur la question. Cependant, ma propre perception «occidentale» de la situation a changé en rencontrant ces personnes qui vivent et s’investissent pour une cause, pour leur pays et / ou pour l’idée qu’ils se font de leur apport personnel envers les autres. La compréhension de la manière dont vivent ces personnes reste liée à la constatation que les modèles proposés de consommation, pour la plupart ne sont pas adaptés à la situation locale car ils correspondent à une « exportation » d’un modèle appliqué sur d’autres continents. Il existe, au Burkina-Faso, une énergie, une originalité et une vitalité étonnantes. Elle a permis au peuple de renverser un pouvoir autoritaire. Je reste persuadé que les burkinabès possèdent, si on les laisse faire, les ressources humaines nécessaires pour proposer un nouveau modèle de fonctionnement, basé sur la spécificité africaine, les traditions et la culture et s’affranchir des exemples inadéquats qu’ils ont souvent été forcés d’adopter. Notre petite équipe va continuer. La démarche vers l’autonomie des populations, même si elle ne constitue pas la panacée universelle, peut permettre d’aborder l’aide apportée d’une manière moins invasive et plus adaptée aux besoins réels sans imposer un modèle définitif . Nous possédons désormais une certaine expérience, pour tout ce qui concerne les techniques et paramètres d’acheminement de marchandises via un port de transit. La collecte effectuée à Genève avant de partir a, en outre, permis de réaliser à quel point les opportunités sont nombreuses. D’une part, les gens peuvent être extrêmement généreux et d’autre part, le potentiel de dons de matériel obsolète ou inutilisé auprès des organisations et le secteur privé s’avère extrêmement important. Nous travaillons d’ailleurs actuellement à la réalisation d’un projet destiné à « redistribuer » voire à faire acheminer ce matériel à toute structure qui en aurait besoin.
Nous vous souhaitons une bonne lecture, un bon visionnage des quelques vidéos postées sur le net et restons à votre disposition pour toute information que vous souhaiteriez obtenir.
