Situé à quelques encablures de la ville de Bellegarde sur Valserine, le site du Fort l’Ecluse est remarquable de par sa situation et son architecture militaire dont les premières pierres datent de plus de 2000 ans
Pour cet article , nous aurions besoin de votre témoignage : avez-vous vécu une situation similaire dans votre vie quotidienne ou à l’occasion d’un évènement particulier ? Laissez un commentaire !
Samedi 18 avril 2015, sur les contreforts du Jura, le grand portail de l’entrée principale du fort L’Ecluse ouvre ses deux battants. Une équipe est déjà sur place depuis le début de l’après-midi. Le rendez-vous a été fixé à 18 heures. Le groupe d’une quinzaine de personnes se retrouve dans la salle du petit théâtre pour une présentation de l’activité nocturne qui se prépare. Le groupe XBI (Paranormal Investigations) et Massimo, son créateur, sont avides de présenter leur passion à l’auditoire. Ces bénévoles occupent leur temps libre à la recherche des phénomènes étranges et inexpliqués.
Pour se faire, le groupe dispose d’un matériel électronique sophistiqué. Lors des deux enquêtes précédentes au Fort L’Ecluse, ils ont utilisé leurs appareils qui détectent l’énergie électromagnétique, des micro-capteurs d’infra et d’ultra-sons et diverses caméras thermiques et appareils photos qui captent les rayons infra-rouges et ultra-violets. Pour cette fois, l’équipe a, de plus, installé plusieurs systèmes vidéo dans les bâtiments.
Cet endroit, de par son histoire séculaire est particulièrement propice à ce genre d’expérience. Le Fort l’Ecluse a en effet été le théâtre, dans ses remparts, d’histoires souvent dramatiques dues aux affrontements liés à sa situation stratégique. Les deux bâtiments du fort sont de véritables nids d’aigles, perchés à fleur de rocher. La gigantesque bâtisse dont les murs suintent d’humidité est impressionnante si l’on pense au savoir-faire des bâtisseurs qui sont parvenus à monter un tel édifice et qui ont même réussi à creuser des cheminées dans la roche entre la partie du bas et celle du haut. Il devait être difficile d’habiter dans ce lieu.
A toutes les époques, chaque équipage ou convoi qui traversait ce passage faisait l’objet d’un contrôle et devait payer un écot s’il convoyait des marchandises en franchissant la porte de France ou la porte de Genève. L’histoire du fort est ainsi jalonnée de péripéties violentes depuis l’époque romaine jusqu’à la seconde guerre mondiale où il est occupé par les troupes allemandes.Massimo nous explique qu’étant médium, il ressent les présences. Lors de ses précédentes visites, il nous explique qu’il a même dialogué avec un jeune maquisard nommé Manuel qui avait été capturé et tué par les allemands en 1944.
La nuit commence à tomber et le vent s’engouffre dans cette maison des courants d’air. L’équipe est scindée en deux et la visite peut commencer. Chaque participant est équipé d’un appareil électronique qu’il est chargé d’utiliser. Notre groupe commence la visite par le fort inférieur, plusieurs salles sont explorées et des activités électromagnétiques sont détectées à plusieurs endroits ce qui paraît impossible car ces pièces ne disposent pas de lignes électriques. Dès que c’est le cas, l’équipe s’arrête et Massimo installe les détecteurs et demande à la supposée entité présente de se manifester. A l’intérieur du groupe, plusieurs personnes sont mal à l’aise et ressentent des sensations passagères de froid. Un capteur de voix électronique semble à un moment faire entendre une voix, je suis sceptique, peut être une onde radio ? Dans une salle où sont disposés des meubles et des silhouettes, destinés à matérialiser la vie du fort, nous procédons aux vérifications et soudain Massimo sursaute brusquement et se tient le bas du dos comme si quelqu’un l’avait pincé. Il demande à la présence de se manifester à nouveau mais rien ne se produit. Nous visitons une deuxième partie du bâtiment et dans un couloir, l’une d’entre nous appelle pour signaler une onde très forte. La machine est dans le rouge, comme si elle était positionnée à proximité d’un four à micro-ondes. Je me trouve un peu en retrait, je filme avec une mini-caméra dans une main et prend quelques photos avec un appareil que je tiens dans l’autre main. J’entends alors juste derrière moi, un petit son aigu, très bref, comme une voix d’enfant. C’est assez troublant mais je pense que les courants d’air peuvent peut-être provoquer un grincement qui pourrait avoir ce son. Nous restons plusieurs minutes puis repartons.
Plus tard dans la nuit, nous montons dans la partie supérieure du fort, à laquelle on peut accéder soit par un escalier qui comprend plus de mille marches dont la plupart ont été taillées dans la roche, soit par une petite route située au niveau de la commune voisine de Léaz. Arrivé au sommet, je ne perçois rien de spécial contrairement à mes compagnons dont certains semblent perturbés. Je m’explique leur fébrilité par la conjonction de la nuit, du froid, ce lieu impressionnant et du fait que des drames se sont passés ici au fil des siècles.Il est maintenant une heure du matin. La fatigue se fait sentir et nous décidons d’arrêter notre enquête. Nous démontons le matériel et retournons à l’entrée du fort.
L’autre équipe nous informe qu’elle n’a pas vu ni ressenti grand-chose. Le week-end s’achève avec le sentiment d’avoir tout de même vécu un évènement indéfinissable qui a provoqué malaise et interrogations. Cependant, je n’ai, pour ma part, ressenti ni frayeur ni oppression ni même agressivité de la part d’entités hostiles pendant cet épisode nocturne au Fort l’Ecluse. Une chose est certaine, Massimo et ses équipiers sont sincères et convaincus et ils n’en rajoutent pas en essayant au contraire d’expliquer chaque évènement de manière rationnelle.
La semaine suivante, je rencontre Massimo qui a eu le temps de visionner les vidéos et les photos. Le visionnage des caméras laisse apparaître quelques résultats très surprenants qui nécessiteront une vérification complémentaire. Ainsi, un des battants de la lourde porte du fort du haut s’est entrouverte ce qui, même avec un vent violent semble impossible. Quelques phénomènes lumineux assez étranges avec des déplacements ponctuent aussi le visionnage du film.
Est-ce un fantôme ?
Pour couronner le tout, Massimo me montre une photo que j’ai prise moi-même avec l’appareil à infra-rouge. L’image est assez particulière : la prise de vue est intervenue pendant le laps de temps décrit ci-dessus ou nous avons entendu ce son ressemblant à une voix d’enfant. On aperçoit (sur la photo ci-dessous) à droite, la moitié d’une forme blanche de petite taille qui semble traverser le mur. Sur le côté gauche une forme lumineuse orange, presque géométrique trapézoïdale avec un centre jaune ne peut pas non plus être expliquée de manière rationnelle : troublant !
Ajouté à cette constatation, l’exploitation des enregistrements vidéos permet d’apercevoir des formes, le battant d’un portail qui s’entrouvre. Quant aux enregistrements sonores, ils laissent entendre plusieurs voix ou ce qui peut être considéré comme telles. Ces dernières sont perceptibles uniquement avec un casque.
Y croire ou non, chacun aura son opinion. Il n’en demeure pas moins qu’une visite nocturne au Fort l’Ecluse ne peut laisser personne indifférent !