Douze motards décident de traverser le Népal : de l’aventure au parcours initiatique
L’organisateur : Vintage Rides
Jour 1- 21 octobre
Sur les 12 participants du club Carpe Diem dont Gé, son dynamique président, deux sont des participantes. Le look biker n’est pour l’instant pas évident, le look baroudeur est en revanche souligné par les bagages : des sacs étanches qui seront utilisés pour le convoyage sur place. 9 heures de trajet jusqu’à l’aéroport de Mumbai (Bombay) et 8 heures d’attente pour la correspondance vers Katmandou. Autant dire que nous arrivons un peu fatigués à Katmandou.
Jour 2
L’aéroport est minuscule, comparé à celui de Bombay. Les formalités d’usage accomplies, nous traversons Katmandou à bord de 3 camionnettes. La ville porte encore les stigmates du tremblement de terre de 2015. La douche à l’hôtel de Patang est régénératrice. Après une brève visite dans la ville, nous rencontrons notre guide Pierry, accompagné de son épouse Pascalou. Pierry est un motard pur jus depuis son adolescence. Au fil des années, ce globe-biker a vécu de sa passion comme un intermittent de la moto et des sports mécaniques. Il a, à son actif, des dizaines de raids dans tous les endroits de la planète ou presque. La glace est très vite rompue entre nous la charmante Pascalou partage son sourire qui nous accompagnera jusqu’à la fin.
Jour 3
C’est le matin, nos bécanes nous attendent. Elles sont superbes avec leur look de mamies, leur guidon large et leurs pare-cylindres maison. Brijesh notre mécanicien est indien, il vient de New Delhi. Le chauffeur de 4X4 qui nous accompagne est népalais. Cathy, du haut de son mètre soixante, seule femme conductrice prend ses marques.
Nous entrons dans le vif du sujet en traversant Patang pour nous diriger vers les contreforts des montagnes aperçus dans la brume. Il faut nous acclimater à la conduite à gauche et au passage de vitesses au talon. Le principal organe de tout véhicule mécanisé népalais est sans conteste le klaxon. Il est utilisé pour toute action de conduite : dépasser, croiser un animal, en adaptant sa conduite à une circulation pour le moins anarchique. Les deux roues sont utilisées par les familles : le père casqué est au guidon, un enfant devant lui s’accroche aux rétroviseurs, la mère est passagère avec encore souvent un enfant derrière elle. Contrairement à l’Europe, la circulation se déroule sans aucune agressivité.
Les villages pittoresques à flanc de montagne se succèdent, l’allure est modérée et nous avons le temps de jeter un coup d’œil tout en restant concentrés sur la conduite. Les abords sont fleuris, un peu sales car des déchets s’amoncellent çà et là. Les couleurs sont chatoyantes, sur les gens, les maisons et les véhicules, notamment les camions et les transports en commun bariolés qui rejettent une fumée noire.
Quelques petits arrêts destinés à rassembler la troupe, ponctuent cette première partie. Ils permettent d’apprécier le panorama. Le déjeuner se déroule dans un petit restaurant situé dans une vallée proche de la ville d’Hétanda. Des rizières, des champs cultivés étagés défilent le long de la route goudronnée sur laquelle les ornières sont nombreuses. La température est estivale, entre 20 et parfois 30°.
Pierry nous fait soudain obliquer vers un chemin de terre jusqu’à traverser un bois dans lequel des chèvres nous tiennent compagnie. Nous franchissons un gué peu profond en guise d’examen d’entrée. Nous voici arrivés dans la vallée du Terrail, au Sapana village, une étape habituelle des vintage-ride.
Jour 4
Deux sorties sont organisées le lendemain sans moto. Cet éco-village dispose d’une réserve naturelle. Nous pouvons apercevoir quelques crocodiles et des spécimens de faune locale. Nous participons même à la toilette des éléphants.
Cette pause est la bienvenue car nous n’avons pas encore récupéré des fatigues du voyage.
Jour 5
Nous quittons le Savana village, dont la traduction est le rêve, pour enfourcher notre rêve à nous et nous diriger doucement vers les reliefs. Nous empruntons quelques chemins caillouteux, histoire de faire chauffer la gomme. En passant dans une zone militaire, bordée par un canal, nous nous arrêtons devant un hameau d’habitations en attendant de pouvoir régler un problème technique. Avant de partir, nous avions prévu d’apporter, dans nos bagages, des jouets, des stylos, des vêtements, friandises et quelques harmonicas.
Nous donnons un ourson en peluche à une petite fille qui est terrorisée par ces extra-terrestres casqués. Après quelques instants, la fillette apprivoise le motard et surtout sa peluche.
Nous rejoignons la route. La circulation est intense, un singe traverse à toute vitesse. Entre-temps, le 4X4 est tombé en panne : le radiateur est fendu. Il faut trouver un garage pour remplacer la pièce.
Nous filons vers notre destination du jour en empruntant une route de montagne. L’adrénaline monte aussi à cause de la circulation et des virages qui s’enchaînent. Les dépassements sont souvent limites. Il faut triplement anticiper : le véhicule d’en face, celui qui est doublé et qui risque à tout moment de changer de trajectoire pour éviter un obstacle, un animal, un piéton ou pour doubler sans clignotant. La conduite est vraiment rock and roll.
Pierry décide de nous faire obliquer sur un chemin de terre pour une séance cross très pentue. Les motards ne s’en sortent pas trop mal. Il faut préciser que les qualités de la monture y sont pour beaucoup. La moto se joue des obstacles avec une facilité parfois déconcertante grâce à sa première longue, coupleuse et une capacité de franchissement étonnante.
Un bouchon se forme dans un goulet d’étranglement. Je touche la main d’un enfant qui pend d’un bus. Il me regarde les yeux écarquillés. Je lui joue un petit air d’harmonica et lui tends un autre harmonica rangé dans mon blouson. Moment fugace de partage et d’émotion. Nous arrivons à temps pour le coucher de soleil sur la terrasse de l’hôtel Srinagar.
Jour 6
Les plus matinaux sont levés à 5h30. Le soleil apparaît lentement sur les montagnes et nous apercevons les sommets qui culminent au-dessus de la brume matinale. Après un solide petit déjeuner, nous voici engagés sur une piste, puis une route de montagne. La circulation devient plus fluide et nous permet de jeter un coup d’œil sur les bananeraies, les orangeraies et bien sûr les rizières qui sont disposées en étagères. Quelques haltes nous permettent d’admirer le panorama et notamment, la pagode de la paix. Nous arrivons dans la vallée de Pokhara. Une crevaison intervient, Brijesh change la roue en 3 minutes chrono. Le déjeuner au bord du lac Pewa, est plutôt touristique et les pieds dans l’eau. Pokhara est peuplée de touristes trekkeurs qui peuvent acheter leur matériel sur place, et à un prix défiant toute concurrence.
Jour 7
Les cimes enneigées des 8000 se détachent alors que nous circulons sur la route principale, et semblent nous souhaiter la bienvenue en nous invitant à continuer vers elles. La route devient sinueuse, très piégeuse. Nous avons changé de véhicule et de chauffeur, la panne du radiateur avait endommagé le moteur. Chaque motard signale à son prédécesseur d’un geste du pied ou de la main, une pierre, une ornière pour permettre d’anticiper.
La progression en colonne est soumise à des règles. Un volontaire qui est généralement un pilote aguerri reste en queue de dispositif comme serre-file, allume son phare pour que Pierry puisse visualiser la progression.
Ces quelques jours ont permis à tous de véritablement apprécier la difficulté ensemble, en équipe. La plupart se connaissent déjà bien et ont déjà vécu des aventures similaires. Les caractères se révèlent : loquaces, discrets, humoristiques, râleurs parfois, il y en a pour tous les goûts. Il est certain que cette passion commune qui réunit les Carpe diem, crée un lien puissant. Bien sûr, quelques signes liés à la fatigue, apparaissent mais ils sont fugaces, l’énergie du groupe aide à les surmonter.
Deux ponts de singes plus tard, la conduite devient pilotage. Pierry le confirme : « on y est ». Une succession de virages s’enchaine, il faut rester hyper concentré, nous montons puis redescendons à 900 mètres pour déjeuner dans un minuscule restaurant surplombant le fleuve. Quelques-uns se demandent quel jour nous sommes, peu sont capables de répondre. La particularité et l’intensité de ce voyage nous font perdre la notion du temps. Il nous reste 21 km, il nous faudra 3 heures.
Nous prenons désormais pleinement conscience du privilège de cheminer dans de telles conditions sur un parcours de légende, celui du Mustang. Le périple devient de plus en plus difficile car la route est soumise aux caprices et à la force de la nature. Depuis le début, nous avons croisé des tractopelles qui visiblement restent sur place en permanence pour réparer les dégâts dûs aux éboulements et autres glissements de terrain. Cette fois l’éboulement a complètement recouvert la voie. Le tractopelle déverse directement son chargement dans le torrent qui se trouve en contrebas. Ici, les forces de la nature sont puissantes dans cette partie du monde où les plaques tectoniques sont en action permanente. Juste avant cet épisode, Gilles a chuté lourdement, il préfère finir l’étape dans le 4X4 car il souffrait déjà d’un problème aux ligaments croisés. Il aura le courage, malgré les difficultés croissantes de remonter sur la moto le lendemain.
Nous arrivons pour la nuit à Tatopani, petit point de rendez-vous des trekkeurs, qui dispose de piscines d’eau chaude.
Nous sommes bien dans l’ancien royaume du Mustang dont la traduction tibétaine est plaine fertile depuis le check-point passé quelques kilomètres plus bas.
Jour 8
Ça monte ! Les pistes sont complétement défoncées. Des pierres tombent, parfois devant nos roues et appellent à la vigilance. 1ère, 2éme, les virages se succèdent à un rythme effréné, nivelant le niveau des motards mais tous s’accrochent. Pierry veille sur la troupe, avec une maitrise impressionnante il remonte et redescend pour constater l’avancée de la colonne. Sacré bonhomme ! Avec sa stature et sa voix de basse, il pouvait paraître un peu bourru, mais au fil des jours, nous le sentons bienveillant, attentif, nous conseillant sans en rajouter, nous sentons qu’il a bien pris la mesure des possibilités de chacun d’entre nous. Quant à sa femme Pascalou, sa sensibilité, son éternel sourire bienveillant et son attention transparaissent dans ses photos (cliquez) et rajoutent un surcroît de sérénité dans notre parcours.
Nous traversons une zone boisée par des pins et des cèdres et nous arrêtons pour la pose chaï (thé au lait).
Les Aanapurnas nous contemplent. Un franchissement de gué plus tard, nous entrons dans le lit du fleuve asséché. Nous discutons avec un groupe de femmes, accompagnées par leurs enfants. Avec leur bonne humeur et entre deux éclats de rire, elles parviennent à nous convaincre de les prendre en moto-stop jusqu’à leur destination.
Les difficultés montent en puissance. Nous arrivons au lodge de Marpha très fatigués après avoir traversé les étroites ruelles de ce magnifique petit village. La pomme est le fruit roi dans cette partie du Mustang. Elle est déclinée en pommes séchées vendues par les habitantes dans des sachets et en alcool. Nous dégustons un magnifique crumble au restaurant Paradise.
Dominique M. le Géo Trouvetou du groupe, a embarqué dans son sac un module électronique conçu par ses soins, qui enregistre les données météo, GPS et la progression du convoi.
Jour 9.
Marpha vient de disparaître dans la poussière et déjà, nous rencontrons quelques problèmes mécaniques. Un sélecteur de vitesse est sorti de sa butée, Brijesh répare… La végétation s’est raréfiée et devient même désertique. Nous rejoignons le village de Jomsom sur lequel est positionné un petit aérodrome. Quelques avions atterrissent pendant notre passage.
En contrebas, nous franchissons un pont de singe après avoir traversé une portion minérale, la pierre devient maîtresse des lieux. A ce point, et curieusement, nous retrouvons une route goudronnée. Il s’agit d’une démonstration technique et politique dans la perspective de tracer un passage avec le voisin chinois. Le trajet est devenu plus roulant, nous admirons des paysages vertigineux avec notamment un canyon. Nous arrivons à Jarkhot, au lodge modeste et même charmant baptisé avec humour : hôtel New Plazza.
Direction Muktinath, appelé lieu du salut au sommet situé à 3700 mètres. Nous sommes arrivés au point culminant du périple, Victoire !
Jeannot prend de l’élan dans la montée, au moment d’entamer un virage, il ne voit pas un cheval et sa cavalière et les percute. L’animal se cabre, sa cavalière tombe, heureusement sans se faire mal. Jeannot aura droit jusqu’à la fin du voyage, à des plaisanteries sur le rapport entre la roue avant d’une moto et l’arrière train d’un cheval.
Dans le temple, dédié au culte de Vishnu, 108 robinets à tête de taureaux, déversent une eau qui provient des glaciers. Une offrande est posée (un harmonica) pour demander au Dieu de préserver notre voyage. Plus loin sur un promontoire, un gigantesque Bouddha de 15 mètres de haut, contemple avec ses yeux bleus indulgents ces humains qui se recueillent.
« Ô temps, suspend ton vol ! » La nuit au lodge de Jarkhot, le repas partagé, la voie lactée qui tapisse le ciel étoilé sont des instants d’éternité.
Jour 10
Nous remontons vers le temple visité la veille et obliquons vers la vallée de la Cali Gandaki pour emprunter une piste vertigineuse. Les lacets s’entrecroisent et se succèdent, la piste est caillouteuse, quelques plaques de glace nous incitent à redoubler de vigilance. Les descentes sont piégeuses car des amas de galets sont empilés les uns sur les autres. La vue est impressionnante, nous nous arrêtons au sommet d’un aplomb pour contempler les cimes. Le ciel, d’un bleu limpide souligne encore mieux ce moment. Un groupe d’humains rencontre, en toute humilité, une nature surpuissante qui a façonné cet environnement.
Arrêt dans un village, quatre hommes viennent de tuer un Yak qui git sur le dos, ils dépècent l’animal en tirant sur la peau et en la frappant avec la partie cognée de leur hache pour la détacher.
Deux bus sont restés bloqués en se croisant sur un passage étroit, les manœuvres sont difficiles car le bus est au bord du précipice. Après plusieurs manœuvres, le passage est dégagé.
Nous croisons quelques troupeaux de moutons avant d’arriver à Kagbepi, dans un « Yak Donald » où après l’épisode de la bête dépecée, nous déjeunons d’un hamburger de yak. Une soudure de cale pied, un coup de clé anglaise plus tard, nous cheminons sur une route ventée, soulevant des volutes qui se transforment en nuages de sable fin comme du talc appelé fesh fesh. Nous avons donc entamé le voyage retour quand nous parvenons au lodge high pain hill. Les images, les odeurs et les sourires népalais tournent autour de nos yeux quand nous nous endormons.
Jour 11.
Un concerto improvisé pour trois harmonicas donne le départ de cette étape. Les deux enfants à qui j’ai fait signe de venir éclatent de rire (vidéo).
Trois femmes portent sur leurs dos des paniers tressés remplis à ras-bord de blocs de pierre. La charge doit peser au moins trois fois leur poids. Maintenue par une lanière, chaque panier vient prendre appui sur leur front.
La descente est ardue, la fatigue accumulée a pour conséquence de provoquer une baisse de vigilance et quelques chutes viennent nous rappeler à l’ordre. L’univers minéral s’estompe pour laisser place à la zone boisée. Au point de ralliement, Pierry se précipite vers une maison. Une mère maltraite son petit garçon. Il est à terre et elle lui donne de violents coups de pieds. L’enfant est en sang. Elle ne semble pas comprendre que quelqu’un puisse intervenir : c‘est son fils. Cette femme est elle-même couverte de cicatrices au visage. Nous nous arrêtons devant une cascade majestueuse : l’eau est vivifiante ! Sur la piste, les nuages de sable fin soulevés par le vent ajoutent de la difficulté et quelques chutes et bobos supplémentaires en résultent.
De retour au lodge de Tatopani, après nos bains d’eau chaude, la soirée est plus que joyeuse, quelques verres d’alcool de pomme, les tables et les têtes tournent un peu, parfois beaucoup, c’est sûrement l’altitude !
Jour 12
Adieu Tatopani et en route vers la civilisation. Sur la piste, nous cheminons de concert avec des troupeaux de chèvres et de moutons. Les pièges sont toujours aussi nombreux. Une chute arrive, sans trop de mal. Après un dépassement mal maîtrisé, je ne vois pas une ornière, je suis projeté contre la voiture que je doublais ce qui a pour conséquence de redresser la moto alors que je me dirigeais directement sous les roues du véhicule, merci Vishnu ! Les dégâts sont minimes. Après quelques palabres, 5000 roupies sont remises au conducteur en guise de constat amiable. Plus loin, au point de ralliement, des réfugiés tibétains nous vendent de la verroterie.
Nous passons la nuit dans le magnifique hôtel Begnas lake, adossé à une colline au bord d’un lac. Une musique népalaise envoutante traverse les berges, nous sombrons dans le sommeil.
Jour 13
Au matin, les brumes du lac se lèvent en même temps que nous. Nous préparons notre équipement pour une longue étape. Nous pensions que le début du cheminement serait tranquille. Pierry, avec un petit sourire en coin, nous a concocté un itinéraire de montagne où sont concentrées toutes les difficultés : pierres, terre, terrain gras. Pas de bobos, malgré quelques décrochages. Nous croisons des enfants en uniformes qui se rendent au collège.
Des deux côtés de la route, les habitations se succèdent, nichées dans une végétation luxuriante. Des murs de torchis aux tôles ondulées, des épis de maïs sont suspendus et sèchent au soleil. Les habitants sont souriants La route toute en lacets qui mène à Bandipur est un bonheur pour le motard. Arrêt déjeuner dans ce village charmant et isolé qui fait penser à un comptoir de la route de la soie. Un temple minuscule surplombe une colline. Il faut le mériter, l’ascension est difficile jusqu’à la pinède qui abrite le temple mais la vue à 360° compense largement cette difficulté.
Nous redescendons par la même route. Tout au long du parcours nous avons constaté que la pollution est importante, la verrue des plastiques accumulés sur le bord des routes est présente, comme partout dans le monde, peut-être même davantage.
A propos de pollution, la moto de Dominique M. dont la segmentation est à bout; crache, à la fin du parcours, une fumée bleue malodorante, qui n’ encourage personne à rester longtemps derrière lui.
Notre lodge suivant est difficile à trouver, le point GPS apparaît finalement et il nous faut traverser un pont de singe de 150 mètres, emprunter un chemin accidenté pour finalement parvenir à une oasis de verdure exotique posée sur un flanc de colline. Il s’agit sans conteste du plus bel endroit pour dormir. Les constructions respectent le style architectural local : un petit coin de paradis.
Cathy a chuté plusieurs fois pendant le périple. Il était en effet plus facile pour nous de rétablir notre assise grâce à nos jambes. Elle est remontée sur sa monture, sans en rajouter, avec une détermination qui force notre admiration.
Jour 14
Après cette nuit en pleine nature, il est malheureusement temps de reprendre la route, nous serions bien volontiers restés un jour de plus. Le long de la motor way, des vendeurs ambulants proposent leurs marchandises : poissons du fleuve en contrebas, fruits et légumes. La circulation reste extrêmement dangereuse. Pierry nous a, à chacun, recommandé de ne pas relâcher notre vigilance pour ce dernier jour de conduite. Plusieurs d’entre nous passent de justesse l’examen du dépassement. Côté visibilité, il faut circuler dans la poussière qui colle et les fumées noires des camions et des bus. Traverser Katmandou est une aventure supplémentaire. Nous arrivons à l’hôtel Kantipur qui est un ancien temple, notre destination finale.
Nous abandonnons à regret nos montures dans la cour intérieure, avec un petit pincement au cœur.
Une visite dans le brouhaha de Katmandou s’impose. Le bruit, les odeurs, les couleurs, il faudrait davantage de temps pour visiter la ville.
L’aventure est terminée, le souvenir reste gravé à jamais.
Merci à Dominique Mollard , auteur de plusieurs vidéos, qui restituent la magie de l’expédition.
cliquez sur ce lien vidéo
Les motos : 12 Royal Enfield, modèle bullet modifiées avec ajout de pare-cylindres et guidons plus larges.
Pneumatiques : Michelin sirac street surgonflés entre 2,5 et 3 bars pour éviter les crevaisons.
Les conseils du pro (Pierry)
Passage de gué : visualiser la trajectoire, 1ère, vitesse modérée pour ne pas changer la moto.Laisser sa main sur l’embrayage pour ne pas caler, conduite en aveugle. C’est la conviction qui fait que ça passe.
Conduite sur sable (fesh fesh) Roue avant droite, toujours en traction avec transfert du poids sur l’arrière en roulant vite
Conduite sur terrain gras : Comme sur la neige : assiette la plus droite et linéaire possible, feeling au niveau de l’adhérence, l’ennemi c’est l’angle !
Descente dans les pierres : Souple sur les bras, ne pas perdre d’adhérence, garder toujours deux doigts sur le frein avant et Inch Allah !
Ce que j’ai oublié d’amener :
Un sac aimanté à fixer sur le réservoir
De la graisse pour les chaussures
Des chambres à air en lanières ou en forme d’élastique
Quelques straps supplémentaires …
Masques à poussières : un tous les deux jours
Baume pour les lèvres, crème solaire (on en trouve sur place)
La plupart soulignent qu’ils en ont trop amené, la température douce en cette saison (mi-octobre) ne nécessite pas de gros pulls. L’hébergement n’est pas rustique. Pendant les deux nuits en haute altitude un bon sac de couchage est nécessaire.
Le casque : un jet avec écran solaire
Des lunettes couvrantes pour empêcher la poussière.