Posté le 15 février 2015 dans Burkina Faso, Genève Internationale, Société | 0 commentaire
Entretien avec les touaregs au Burkina

Touaregs

Au début de mon séjour au Burkina-Faso en janvier 2015, j’avais rencontré dans un taxi, T. un touareg originaire de Tombouctou, j’avais été frappé par son visage et par son sourire. Il avait évoqué le Mali, Tombouctou, la crise qui avait obligé sa famille à s’exiler. J’avais envie de le revoir.

Rendez-vous est donné dans la maison habitée par sa famille. T. nous présente M. un jeune homme d’une trentaine d’années. Après nous avoir offert le thé, assis sur un tapis, nous évoquons le peuple touareg, son histoire, ses traditions. M. est intarissable sur son peuple, il sourit tristement en évoquant le difficile exil et l’ostracisme dont ont été victimes les siens depuis des siècles. Il a lui-même été obligé de s’exiler avec sa famille lors des événements récents au Mali. Bien que possédant un passeport malien, les touaregs en tant que nomades, de couleur de peau différente ne sont pas intégrés dans la société et continuent à en subir les conséquences. De son exil au Burkina, il évoque la difficulté d’assurer une vie digne à sa famille. L’essentiel de son revenu est constitué par l’achat de véhicules à forte valeur ajoutée, qu’il revend au Burkina après les avoir récupérés auprès d’amis dans les pays frontaliers. D’autres petites activités complémentaires sont entreprises comme la revente d’objets d’artisanat touareg. M. n’est pas allé à l’école mais parle 6 langues, son français est impeccable, mais il éprouve des difficultés pour la rédaction. Devant la force de son propos et l’analyse à la fois très fine de la situation vécue par son peuple, je lui propose d’organiser un entretien, il accepte.

Nota: En raison des thèmes abordés, T et M ont préféré que n’apparaissent ni leurs noms, ni leurs visages. Pour les mêmes motifs, j’ai délibérément choisi de ne pas publier certaines informations données par mes interlocuteurs.

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Parlez-nous du peuple touareg :

Le peuple touareg existait avant l’Islam, il a, au fil des siècles été composé d’ethnies multiples. Nous parlons le Tamasheq, une langue ancienne complètement différente de l’arabe. Notre peuple vit par et pour le désert. Dans le désert, nous sommes libres et indépendants, il semble que nous ne sommes nulle part mais c’est comme si nous étions connectés avec le monde. Nous vivons dans un environnement que nous avons appris à préserver et protéger car lui-même nous protège. Une harmonie, difficile à exprimer par des mots, s’est mise en place depuis des siècles. L’amour du désert nous permet de respecter cette nature et d’en faire partie intégrante. Au milieu du désert nous nous repérons avec les étoiles la nuit, selon la saison, et des repères visuels le jour, comme des arbres, des dunes ou des pierres. Il faut savoir constamment observer et mémoriser. En occident, vous êtes éduqués pour avoir des diplômes, une éducation, une ambition, trouver un travail et fonder une famille. Nous avons des ambitions également mais avec des méthodes et traditions différentes. Notre école doit être suivie jour après jour, comme la vôtre. A l’issue de cet apprentissage, nous recevons comme vous une sorte de diplôme. Là où c’est différent est que cette distinction n’est pas écrite sur un papier. Ce diplôme est tracé dans le sable, inscrit dans la mémoire et dans l’histoire de notre peuple. Selon nos traditions, la première chose qu’apprend un enfant, c’est d’aller au puits avec son père. Il devient ensuite un berger et s’occupe d’abord des cabris. Ensuite, il va garder les moutons puis, plus tard les chameaux. Avec cette progression, il va apprendre à connaître ses repères et ressentir son territoire. Sans cette éducation et cet apprentissage progressif, il est impossible de percevoir le désert. Dans cette progression, la connaissance du chameau nous est indispensable. Cet animal voit de très loin, il peut nous guider vers un point d’eau ou un pâturage si nous savons l’écouter. Si tu connais ton chameau, tu survivras, tu pourras connaitre les saisons, les heures de la journée. Notre apprentissage s’achève par un voyage en chameau : le voyage de sel à Taoudeni. Située à environ 1000 km au nord de Tombouctou, cette localité est réputée pour ses mines de sel. Nous devons effectuer ce périple au minimum à trois reprises dans notre vie. En tant qu’apprenti tout d’abord, chargé des basses besognes et, à notre retour, un turban nous est remis, en guise de diplôme. Pour le troisième voyage, une fête est organisée par la famille et l’adolescent devient un homme qui peut se marier, vivre en autonomie totale dans le désert et choisir son avenir en toute liberté. Notre peuple souhaiterait envoyer un message à tous dans ce monde connecté qui va si vite et dans lequel les personnes qui prennent le temps de comprendre l’autre sont si rares. Il faut essayer de communiquer, de cohabiter avec tous et prendre la mesure de la vie de chacun en acceptant son identité humaine, la paix entre les peuples en dépend. Le désert et notre culture nous ont enseigné cette approche que nous souhaitons partager avec tous.

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Si, comme pour toi aujourd’hui, tu es accueilli dans une famille, tu pourras partager le repas, tu seras hébergé. Cette tradition d’hospitalité est primordiale car elle rapproche les peuples et les gens. Je me souviens de mon père qui partait toutes les nuits pour allumer des feux sur les dunes. Ces feux sont destinés à guider les voyageurs qui pourraient se perdre comme des phares sur la mer. Chaque soir, devant chaque tente, un feu est allumé. Si nous n’apercevons pas ce feu, c’est que quelque chose ne va pas et nous allons directement voir sur place pour aider nos voisins et le feu sera allumé dans tous les cas. L’eau de notre puits appartient à tous, même si c’est nous qui l’avons creusé, chacun peut boire cette eau sans rien demander. Ainsi, je peux venir chez toi sans prévenir pour partager le thé, la nourriture et même le chameau. Nous avons appris à utiliser l’argent par obligation mais notre culture est davantage basée sur le troc. Nous sommes habillés en bleu, car que tu sois riche ou pauvre ton habit sera le même. L’indigo du turban protège contre le vent, les allergies, le soleil et c’est un médicament. D’autres médicaments contre tous les maux sont fabriqués à partir de plantes, de bouses de chameaux, de fumées de certains bois. Nous avons toujours vécu dans la nature et nous sommes moins malades que la plupart des africains. Quand je vivais dans le désert, je suis resté plusieurs années sans jamais tomber malade. Le vent du désert par exemple, soigne beaucoup de maladies que nous attrapons ici comme le paludisme. Il n’y a pas de moustiques d’une part et on ne peut pas rester immobile. Nous menons une vie saine, sportive, nous nous alimentons avec des produits sains et tout cela contribue à notre bonne santé. Cette manière de vivre étonnait souvent nos visiteurs, même africains, qui se demandaient comment nous faisions.

Quel le rôle de la femme ?

Nous sommes des musulmans modérés. Par exemple, nous sommes monogames par tradition, nos femmes ne sont pas voilées, c’est plutôt l’homme qui est voilé avec son turban. La femme est le chef de la maison car l’homme est toujours en déplacement. Dans notre tradition, une dot est donnée à la femme lors de son mariage par son prétendant qui montre ainsi sa considération et son respect. Avant la sécheresse de 1973 les touaregs étaient très riches et pouvaient donner jusqu’à 100 chameaux. Cette dot reste la propriété de la femme et de sa famille en cas de problème, de divorce. C’est donc la femme qui détient les cordons de la bourse et qui décide. En cas de divorce, l’homme prend son sac et quitte le domicile. Nous sommes un peuple libre et accordons une grande importance à cette notion de liberté que nous appliquons dans tous les domaines. Nous n’acceptons pas de voir une communauté qui maltraite la femme ou les enfants. Nous essayons de rester souriants et tolérants et ne pas fermer la porte à quelqu’un qui aurait fait une erreur s’il rattrape celle-ci.

Comment partagez-vous « votre désert » ?

Je repense à des voyages organisés en Europe pour des élèves maliens alors qu’ils n’avaient jamais passé un jour dans le désert. A contrario, nous avons vu des enfants européens, japonais, américains que venaient nous rendre visite ! Le président malien s’est rendu à l’étranger mais n’est jamais venu à Tombouctou. Très peu de ministres connaissent le nord. Notre culture n’est pas montrée par les télévisions. Tout le monde est focalisé sur un modèle occidental considéré comme idéal. Je crois savoir que certains commencent à se rendre compte que ce n’est pas le cas. Si ce système s’effondrait, tout le monde devrait vivre comme s’ils étaient dans le désert. Si moi demain, je devais vivre en Europe, je n’aurais aucun problème. Si un européen venait vivre dans le désert, il mourrait car il ne connaitrait pas le minimum. Cette vie que nous avons toujours vécue, commence malheureusement à disparaître.

Nous avions toujours été des nomades mais depuis quelques années, la sédentarité s’est installée. Des moments de rébellion et de crises, des guerres ont déstabilisé et ont provoqué cette sédentarité. Le fait que les enfants puissent aller à l’école a aussi été déterminant dans ce changement. Certaines familles n’ont plus d’animaux et n’ont pas besoin de bouger.

Quelle est votre analyse sur les évènements qui ont provoqué votre exil ?

Nous avions vu des situations de guerre à la télévision, sans jamais croire que ça pourrait arriver chez nous. Nous vivions dans le désert, à proximité de Tombouctou au Mali. Tombouctou est une ville magnifique, au bord du fleuve Niger, qui appartient au patrimoine mondial de l’humanité. Toutes les nationalités sont représentées. Tous ces gens venaient vers nous pour partager et s’informer sur notre manière de vivre et comprendre comment nous pouvions vivre dans ce désert. Nous organisions des périples en caravane à dos de chameaux qui durent 50 jours aller-retour, nous vivions de commerce, d’élevage, d’artisanat dans la liberté et le respect de nos traditions séculaires. Du jour au lendemain, nous avons dû nous exiler à cause de cette guerre. Même quand l’Afrique était colonisée, nous n’avions pas de problèmes. Nous avons connu plusieurs crises 1990, 1992, 2006 mais celle de 2012 est différente. Il y a eu une combinaison de plusieurs intervenants : islamistes, rebelles, gouvernement. Nous avons vu arriver d’immenses convois de véhicules avec des drapeaux noirs islamistes. Ils ont envahi notre pays en s’installant sur tous les points importants et ils ont imposé leur loi. Nous avons traversé une situation où ces personnes d’un côté terrorisent les gens et de l’autre, ils pervertissent le nom de l’Islam en semant la terreur. Cette situation provoque la peur et la méfiance envers la religion musulmane. La religion est un chemin éternel qui ne change pas en fonction des intérêts des hommes. Les occidentaux sont intellectuels, plus que les africains et que les musulmans en général. Ils connaissent l’Islam et le Coran. Celui qui a lu le Coran comprend ce qui est en train de se passer. L’Islam nous enseigne la paix, la solidarité. Ces gens ont monté un business et veulent que la guerre continue pour leur permettre de continuer leurs affaires. La plupart sont des malfaiteurs qui étaient recherchés dans leurs pays. Si ces personnes avaient appliqué les préceptes de l’Islam, ils auraient construit des écoles, des lieux de cultes, mis en place des chaînes de télévision. Ils sont très forts pour profiter d’une situation de faiblesse des populations et procèdent à des lavages de cerveaux systématiques. Certains musulmans, en cédant à la facilité de la corruption et de la négligence, se sont fait du mal à eux-mêmes en laissant faire. Avant 2012, nous avions vu des malfaiteurs s’installer peu à peu, depuis 2002, 2003, avec des complicités. Ils se sont implantés petit à petit, se sont même mariés et il est impossible de les faire partir car ils se sont intégrés dans les familles. Ils ont des contacts avec des « personnes importantes » Des trafiquants de drogue ont construit des villas luxueuses à Tombouctou ou même à Bamako. Leurs véhicules, qui coûtent jusqu’à 100 000 €, possèdent des plaques minéralogiques officielles. Si un policier les contrôle, et nous l’avons vu, ils le giflent. Lorsqu’un officiel ou sa famille vient à Tombouctou, ce sont ces personnes dans ces véhicules qui les accueillent en leur apportant des cadeaux somptueux. Nous avons vécu des exemples de complicité et de corruption notamment en 2003 ou 13 otages européens étaient emprisonnés en Algérie et nous pouvons affirmer que la médiation intervenue n’était pas désintéressée.

La situation n’est pas simple. Parmi les islamistes, il y a des touaregs des arabes, des maliens. Ils sont utilisés comme une milice, ils kidnappent. Un médiateur de l’état libère les otages capturés par des terroristes et laisse ensuite les kidnappeurs recommencer en toute impunité. Je connais un français qui s’était installé avec sa famille à 15 km de Tombouctou pour faire de l’élevage. Il est devenu musulman. Les islamistes sont allés le voir et ont demandé que les femmes qui vendaient ses marchandises soient voilées et mettent des gants. Le français a refusé cette situation et a quitté le pays. En 2012, la ville de Tombouctou a été déclarée en péril par l’UNESCO lors de la destruction par des islamiques radicaux, de mausolées qui étaient classés au patrimoine de l’humanité.

Nous pensons que plusieurs pays, sont impliqués dans cette appropriation des territoires en raison des richesses comme les minerais d’or, d’uranium, pétrole et autres. La question qu’il faut se poser est : qui alimente en carburant les islamistes ? L’essence leur est vendue 50 francs CFA le litre (10 cts d €). Si on ferme certaines frontières, d’où va provenir le carburant ? L’autre question est : qui donne des armes, des munitions aux islamistes, équipe et subventionne les terroristes ?

Tous les pays « importants » qui sont présents dans cette région connaissent parfaitement les réponses à ces questions mais laissent faire car ils obtiennent des contreparties. Les flottes d’hélicoptères destinés à poursuivre les trafiquants de cigarettes ne s’en sont jamais pris aux islamistes qui circulent pourtant « comme des mouches » dans le désert. De même, lorsque les touaregs ont combattu les islamistes à Gao et à Kigal, des soins ont été donnés aux islamistes blessés mais pas aux nôtres.

Certains d’entre nous n’ont pas d’autre alternative que le trafic d’armes, de drogue ou de se placer sous la tutelle des islamistes radicaux qui profitent de cette situation auprès des familles qui n’ont pas les moyens de vivre. Si nous-mêmes, nous voulons travailler, il nous suffit d’aller les voir et nous trouvons tout de suite un travail et nous sommes même payés en euros au nord de Tombouctou. Les liasses d’euros représentent en effet moins de volume que les liasses de francs CFA. Des pick-up remplis de sacs d’euros quittent régulièrement Tombouctou pour se rendre dans les villages. A cause de problèmes qui ne sont pas les nôtres, nous sommes chassés de notre environnement naturel par nos propres compatriotes. Certains d’entre nous ont été obligés de se regrouper dans des camps de réfugiés qui comptent jusqu’à 60.000 personnes comme par exemple en Mauritanie dans le camp de Mbera placé sous la protection du HCR qui accomplit un travail remarquable. Il existe également un camp de réfugiés au Burkina-Faso à Djibo.

Ces gens doivent retourner dans leur environnement mais ils sont menacés de par leur couleur de peau et l’amalgame entre plusieurs paramètres. Lorsque par exemple, se produit une rébellion au nord, toutes les populations au sud doivent quitter le pays alors qu’ils n’y sont pour rien. Nous sommes pris entre plusieurs feux : l’armée malienne qui nous considère comme des rebelles, les autorités maliennes qui nous ignorent, les islamistes radicaux qui profitent de notre faiblesse pour nous manipuler et les mouvements indépendantistes qui nous rejettent. Nous sommes maliens, nous avons la même nationalité que le président et nous n’avons pas le droit de mettre nos enfants à l’école. Un de mes fils s’est cassé le bras, sa main était infectée et comme il n’a pas accès aux soins, ils lui ont coupé le bras, pourquoi n’a-t-il pas pu se faire soigner ?

Nous ne comprenons pas les objectifs des autorités : travaillent-elles pour le bien-être du peuple ?

Cette situation de détresse continuera aussi à cause notamment de l’impunité dont bénéficient certains criminels. Si un militaire a tué, a maltraité et terrorisé des gens et qu’on lui confie des hautes responsabilités, le sentiment d’injustice est grand.

Un rapport de la Commission Ouest Africaine sur les drogues mentionne une augmentation du trafic :

Trafic de cigarettes, de drogues, d’armes le désert est libre personne ne le protège. L’association de plusieurs pays frontaliers, les moyens technologiques pourraient permettre de sécuriser cette zone. La question est : pourquoi ne le font-ils pas ? Les frontières sont perméables.

Nous connaissons le désert et il nous suffirait de passer de la marchandise : drogue, armes, de part et d’autre de la frontière pour devenir riches et ce, en toute impunité. Ces pratiques ne sont pas compatibles avec notre religion et avec notre culture. Par exemple un chauffeur (qui ne sait pas ce qu’il transporte) est payé 6 millions de francs CFA juste pour faire un voyage entre la frontière mauritanienne et frontière libyenne.

Comment faire passer votre message ?

Notre guerre est invisible pour les médias car les journalistes ne veulent pas aller là-bas.

En Afrique et en particulier dans le Sahara, beaucoup de personnes sont sans voix et ne peuvent pas transmettre leurs préoccupations et leur douleur car ils n’ont simplement pas accès aux moyens de communication modernes.

La pauvreté, le manque d’instruction sont les premières raisons de cette situation. Mais également, les médias et organes d’information peuvent difficilement faire leur travail dans des zones de conflits et de non droit où les mouvements évoqués empêchent les gens de s’exprimer. La télévision a été interdite et même brulée.

Nous ne possédons pas d’ordinateur qui nous coûterait 500 à 600 € (*) et qui pourrait nous servir à communiquer.

Nous connaissons la technologie depuis peu de temps. Ma mère a cinquante ans, la première fois que je lui ai dit que je partais au village pour téléphoner à une parente qui vit en Arabie Saoudite, elle ne m’a pas cru et elle a toujours du mal à intégrer ce changement.

Pour nous faire entendre, il faudrait d’abord que nous soyons entendus chez nous. Nous ne sommes pas seulement touaregs, nous sommes des arabes, des peuhls, des bambaras, des dogons soit une communauté mixte. Si nous voulons préserver la culture, partout dans le Sahel notre peuple doit être entendu

Pour notre part, nous aimons notre pays le Mali, peut-être davantage que certains maliens et nous voudrions retourner chez nous, mettre fin à l’ostracisme envers notre peuple. Il a toujours fallu que nous en arrivions à l’épreuve de force pour acquérir des avancées pour le bien de notre peuple : construction de routes, infrastructures. Il n’existe pas d’université, il y a un seul lycée dans la région de Tombouctou. Il faut avoir les moyens pour que ton enfant finisse ses études à Bamako.

Il y a plusieurs mouvements organisés dont « Le mouvement de libération de l’Azawad (MNLA) » .Il est constitué par des rebelles qui revendiquent « le droit de la population au libre choix de son mode de gouvernement, à l’autodétermination et, si elle le souhaite, à l’indépendance ».

De quelle manière avez-vous été acceptés au Burkina-Faso ?

Le Burkina a donné un exemple d’hospitalité et d’humanité que le Mali devrait suivre. Le burkinabès nous ont accueillis chaleureusement et nous ont secouruS lors de notre exode. Ils nous ont donné à manger. Cet acte d’humanité nous a énormément touchés. Le nouveau gouvernement a tenu à rencontrer les réfugiés pour leur indiquer que cet accueil continuera. Des touaregs burkinabès vivent dans le désert au nord du Mali depuis les années 1990, Ils n’ont jamais eu aucun problème.

Souhaitez-vous l’indépendance ?

Nous pensons que l’indépendance est impossible pour des raisons géopolitiques mais qu’une fédération ou confédération pourrait permette aux gens qui habitent au nord du Mali, de gérer leur territoire. Actuellement, le reproche qui est fait est que tout est géré par des « sudistes ». C’est au Mali de trouver une solution durable et définitive. Beaucoup d’accords ont été signés mais ils ne sont pas respectés. Nous voulons que le cri du cœur de notre peuple du nord du Mali, appelé par certains Azawad soit entendu, qu’il retrouve sa dignité sorte des camps de réfugiés pour retrouver une vie normale. Nous revendiquons pour la libération de nos frères injustement emprisonnés parce qu’ils avaient été employés de force par les islamistes qui dominaient tout pendant plus d’une année. Les gens qui les ont emprisonnés sont souvent les mêmes qui avaient fui sans protéger la population.

Comment envisagez-vous l’avenir ?

Allons-nous retourner un jour chez nous ? Le désert nous manque cruellement, c’est comme si une partie de nous était amputée. Que doivent donc faire nos frères déplacés pour continuer à vivre sur nos dunes, dans notre désert ?

Nous prions pour que la paix revienne sur cette terre qui a connu des moments de joie, des hommes tolérants, dignes, non pervertis par l’argent. Nous combattons pour la dignité et l’honneur de notre peuple. Nous voulons rester optimistes pour l’avenir. Faire face à cette nouvelle idéologie qui envahit notre environnement. Nous sommes dispersés dans les pays frontaliers, il sera difficile de faire entendre notre voix : aidez-nous !

* Nota. Deux ordinateurs collectés à Genève ont été donnés à M et T :

 

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