Posté le 10 octobre 2014 | 0 comments
Les éditos

Novembre 2007

 «Voici le premier numéro d’une série que, nous espérons longue et prospère. Cela, amis lecteurs, dépendra tout autant de vous que de nous. Ce journal est fait pour vous mais il doit aussi être fait par vous» Cette phrase a été écrite le 17 octobre 1949, pour la sortie du numéro 1 du magazine UN Special. Quelques années ont passé, il est toujours dans les bacs, il est maintenant sur la toile mais le propos est le même. Tous les collègues qui le lisent ne savent pas toujours qu’il est édité et mis en page à l’extérieur de l’ONUG et que les magazines sont distribués dans toutes les organisatioCover001-568x714ns présentes à Genève. La liberté éditoriale permet à un Jean Michel Jakobowicz de déranger, voire d’agacer mais toujours d’amuser en stigmatisant les défauts d’une bureaucratie omniprésente. Elle donne l’opportunité à ses lecteurs, d’aborder des sujets avec une argumentation différente du langage institutionnel. Elle permet également à chacun d’envoyer des billets d’humeur. Cette bouffée d’oxygène est nécessaire à la bonne santé d’une structure telle que la nôtre. Une bonne moitié de ce numéro est consacrée à la francophonie: La démarche a été initiée par des lecteurs qui soulignent l’omniprésence de la langue anglaise qui transparaît également dans notre magazine. Notre propos a été de donner la parole à des personnalités mais également à des collègues qui sont confrontés à cette situation sur le terrain. Il ressort de ces contacts que notre organisation est fondée sur la diversité culturelle et que cette diversité doit également être de mise dans l’utilisation et la maîtrise des langues.

Décembre 2007

Récemment, dans le cadre de mes activités onusiennes, j’ai envoyé un courriel aux directeurs de trois entreprises présentes sur la place de Genève (que je ne connaissais pas), j’ai obtenu deux réponses le jour même et une réponse le lendemain. Dans le cadre de ces mêmes activités, j’envoie régulièrement des courriels à des personnes importantes à l’ONUG (que je connais) qui ne répondent pas, ou avec un délai de réponse proportionnel à la complexité de la question posée. De manière certainement naïve et réductrice une des réponses à la recherche d’efficacité de toute notre Organisation ne tiendrait elle pas dans une solution qui s’appelle réactivité ou délai de réponse? Certains l’appellent responsabilisation des managers, des enquêtes à répétition élaborées par des cabinets réputés et onéreux sont proposées au personnel. Les résultats de ces enquêtes vont s’accumuler dans des dossiers toujours plus nombreux mais sont-ils réellement exploités?  Et si le diagnostic était beaucoup plus simple et passait avant tout par un changement des mentalités voire un courage politique d’assumer des responsabilités et surtout de trouver des solutions opérationnelles et rapides à des problèmes récurrents?  On ne fait pas bouger un mammouth avec un cure-dent, merci cependant à UN Special de prêter à ses rédacteurs et à ses lecteurs ce petit cure-dent!  . Vous lirez quelques articles consensuels, d’autres plus dérangeants. Et toujours le même message: à vos plumes ou à vos claviers!

Janvier 2008

Dans nos bureaux de Genève, loin pour certains des réalités du terrain, nous allons à nouveau nous préoccuper des questions essentielles, voire existentielles pour notre vie quotidienne: Résultat de l’enquête salariale qui tarde à nous octroyer cette augmentation tant attendue (qui ne sera sans doute qu’une stagnation) avec effet rétroactif. Prix de l’essence, de l’immobilier, des denrées alimentaires. Promotions frustrations, pourquoi lui et pas moi? Problème de transports, de parkings. Mobilité, ferai-je partie des candidats nominés? Et peu, trop peu d’interrogations sur le devenir d’une organisation qui est utile sans l’être tout à fait, qui se voudrait indépendante sans jamais y parvenir.  2008 marque l’anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, l’un de nos textes fondateurs. Cet évènement marquera t’il un changement dans notre approche commune?  Notre tribune sera ouverte à cette occasion, plus particulièrement à celles et ceux qui voudront partager leur expérience, leurs valeurs et leur vison de l’avenir. Bonne année à tous.

Février 2008 :

Management et comportement humain

Attachement à des objectifs communs, prise en compte des comportements individuels et collectifs, prise de conscience ce que qu’il convient de changer, discernement dans la perception de son entourage, intégration dans un environnement multiculturel par le développement du multilinguisme. S’agit-il d’un nouveau projet de réforme pour le management de notre Organisation ou d’une nouvelle tendance, à la mode? Que nenni! Ces thèmes ont été abordés par notre invité du mois le docteur Cyrulnik à l’occasion de sa conférence intervenue au Palais des Nations et ils ne concernaient aucunement le management mais l’étude du comportement social des êtres humains. Et si l’éclairage et les conseils d’observateurs du comportement humain pouvaient permettre d’améliorer les relations dans une structure comme la nôtre? Et si l’importance de l’attachement réel à une cause commune était plus efficace en terme de productivité et/ou complémentaire aux cours de management? Et si le terme de manque de responsabilisation était une forme de déni de la réalité? Un proverbe chinois mentionne que: «Le savoir que l’on ne complète pas chaque jour diminue tous les jours». Des personnalités de la dimension humaine, intellectuelle du docteur Cyrulnik sont nécessaires et indispensables pour compléter ce savoir par la perception de notre environnement relationnel afin de nous faire sortir la pesanteur due à la lourdeur d’un système établi et faire cesser des comportements contre productifs tels que le harcèlement ou la dépression au travail. Merci donc à notre Organisation de pouvoir accroître son savoir pour légitimer son action, d’ouvrir de nouvelles perspectives en permettant d’accueillir les témoins de notre temps comme le docteur Cyrulnik.

Mars 2008

Développer une culture de courage dans notre organisation

Bagdad bientôt cinq ans, Alger quelques mois, l’an dernier quarante-sept de nos collègues ont perdu la vie, laissant une famille sur les théâtres d’opérations. Que doit-on dire à cette jeune femme qui a perdu son mari, dont l’enfant n’a pas connu son père? L’ONU vous soutient? Vaste plaisanterie lorsque l’on sait que les familles des victimes de Bagdad ont été laissées dans l’abandon le plus total, que certains ont développé des dépressions graves et que le traumatisme a été traité avec l’efficacité habituelle de la bureaucratie surpuissante. Quelques initiatives sont prises depuis pour accompagner les victimes «récentes et à venir ». Il faut bien entendu souligner et remercier les volontaires qui donnent leur temps, leur énergie et leur humanité pour leur venir en aide. Il s’agit maintenant de demander à notre Organisation d’avoir le courage de traiter les cas qui ne sont pas résolus, de mettre en place une vraie structure. Il s’agit d’avoir le courage prendre des positions fermes envers les états hôtes pour faire fermer des enceintes non sécurisées ou non conformes aux normes établies par le Département de la Sécurité et de la Sûreté, en faisant fi des pressions des pays qui veulent utiliser l’image de l’ONU à des fins politiques, économiques ou même publicitaires sans assurer ce minimum requis. Faire cesser ce marché de dupes nécessite un réel courage politique. Notre Organisation et ses chefs d’agences en sont-elles capables?

Avril 2008

Elections

Comme chaque année, la période du printemps est particulièrement propice au processus démocratique. Inutile de vouloir comparer des primaires aux Etats-Unis, des municipales en France, ou des élections de représentants du personnel et pourtant. Ils ont rempli vos boîtes à lettres, y compris électroniques, vos bureaux, ils ont apposé leurs affiches sur vos murs ou dans vos couloirs. Chaque élection, à son niveau, recèle un même échantillonnage, une réelle implication, un désir d’améliorer la situation en même temps qu’elle peut révéler des ambitions, des frustrations ou d’autres désirs cachés de la part des candidats. La dose de représentativité légitimée par le vote peut également attiser des convoitises voire permettre de manier certains leviers de fonctionnement d’une structure. Le prétendant ou l’élu peut donc avoir voulu accomplir cette démarche pour des raisons diverses.  Pourtant, ces élections initient à chaque fois une dynamique de réflexion, d’action et d’idées neuves qui réveillent la routine. Elles révèlent des idées et des personnalités nouvelles qui peuvent contribuer à l’amélioration d’un système quel que soit leur statut. Souhaitons à tous ces représentants élus par le peuple ou par le personnel, qu’ils puissent disposer des moyens d’accomplir ce travail ingrat et valorisant, que le moment de l’action succède vraiment aux promesses et slogans.

Juin 2008

Notre Planèteterre-europe

Notre planète, invitée du mois a accepté de répondre à (presque) toutes nos questions. L’occasion était trop belle pour lui demander son opinion sur l’ONU et ses agences. Elle loue l’initiative et trouve l’idée intéressante. Sa perception n’est évidemment pas la même que la nôtre : des milliards d’années de vie face à quelques milliers d’années de présence. lle considère notre organisation comme une association chargée de faire entendre raison à une humanité démente qui occupe de manière exclusive et souvent agressive, un territoire sans s’acquitter de sa responsabilité de laisser l’endroit occupé dans son état initial. Elle se rend compte sans vraiment y prêter attention, de la futilité des luttes de pouvoir, des vanités et des gesticulations des habitants majoritaires : les humains. Elle sait que l’homme n’a pas accompli cette révolution intellectuelle qui lui permettrait d’annihiler son ego surdimensionné responsable de tant d’incompréhensions et de malheurs. Elle prédit que seules quelques traces fugaces d’un bref passage ne resteront dans une période temporelle très brève comme stigmates à l’échelle de l’univers. Elle trouve enfin qu’il est dommage que des notions telles que l’intelligence, l’inventivité et l’humanité soient presque toujours balayées par des défauts aussi dérisoires que le pouvoir, l’ambition ou l’appât du gain. Je lui demande ce qui pourrait éventuellement rester de l’héritage de l’humanité et sa réponse est alors étrange : les arts, la littérature et la poésie. Seul l’être humain est capable de sublimer sa réalité en la rendant plus belle et toucher avec son sens artistique la vraie signification de la vie. Voulant tout de même prendre la défense de mes « colocataires», je lui fais remarquer qu’elle aussi n’est finalement qu’une infime poussière dans l’univers et qu’à ce titre, elle devrait montrer davantage de modestie. Vexée, elle me répond qu’elle est la plus belle planète de l’univers, que pour nous, elle est incontournable, elle se tourne. L’entretien est terminé. J’aurais dû me méfier, je savais qu’elle était susceptible…

Juillet août 2008

Un si joli magazine

La plupart des fonctionnaires de l’ONUG et des agences ne se rendent pas compte: disposer d’un magazine qui constitue une tribune permettant d’exprimer des opinions sans censure, dans la limite des règles et statuts qui nous régissent est une chance pour la liberté d’expression. Ils n’ont pas non plus conscience du travail quasi quotidien du comité de rédaction pour tenter d’offrir une diversité d’articles chaque mois, le nombre de contacts, de relances et de réponses et ce en dehors des heures de travail puisqu’il s’agit d’une tâche volontaire et bénévole. La responsabilité de faire perdurer un outil de communication historique est garantie par un travail constant qui peut être visualisé sur le site internet. Les mises à jour de ce site permettent de constater qu’il constitue, au fil des années, une base de données informative importante qui peut être consultée et donner des réponses aux questions sur l’organisation, l’environnement genevois et les sujets divers et variés. La page web permet également de diffuser l’information au-delà des frontières et permet des contacts enrichissants avec à la fois nos collègues mais également d’autres internautes. La diffusion du numéro de compte pour la collecte pour les victimes de l’attentat d’Alger, les informations relatives aux enfants qui ont des besoins spéciaux constituent autant d’exemples récents de l’utilisation du média que nous tenterons de développer avec votre aide?

Septembre 2008

UN MILLIARD DE DOLLARS!  gouffre-financier-79048

L’heure est grave: il faut sauver le Palais des Nations qui vieillit mal! Une étude très sérieuse mentionne que le coût de la rénovation s’élèverait à 1milliard de dollars! Une bagatelle en comparaison de celle du siège de New York qui s’élève au double et qui aspire en priorité tous les crédits en grevant le budget général. Qui va payer? L’ONU, les Etats Membres, l’Etat hôte, UN Special, personne? Les paris sont ouverts, vos idées seront les bienvenues, ainsi que les contributions en nature d’entreprises du bâtiment oumême de fonctionnaires. Le Palais a besoin, entre autres choses, de câblages électriques et de conduites d’eau. Un bienfaiteur se manifestera t’il pour sauver les archives des Nations Unies dont les locaux dans les sous-sols ne sont plus étanches? Certains gaspillages pourront-ils enfin être évités et permettre de réaliser quelques économies?  Faudra-t-il attendre que l’intervalle entre le délai de décision, le délai d’étude et le délai d’exécution repousse l’échéance aux calendes grecques? Enfin, nos bureaux seront-ils délocalisés vers des cieux plus cléments par des pays désireux d’acquérir une image internationale? Toutes ces questions, cher(e)s lect(rices)eurs n’obtiendront sans doute aucune réponse mais, sait-on jamais, un coup d’épée dans le lac peut tout de même provoquer quelques vaguelettes!

SONY DSCimg080

Octobre 2008

LE PERSONNEL, NOTRE ATOUT LE PLUS PRÉCIEUX Plusieurs articles de ce magazine abordent à nouveau le sujet de la représentation du personnel. N’oublions pas en effet qu’UN Special est un magazine inter agences ONU/OMS.Pauvres fonctionnaires internationaux! Ballottés entre la hiérarchie pyramidale de nos organisations respectives et des représentants du personnel qui font ce qu’ils peuvent. La grande majorité des représentants est sincère et dévouée, parfois (pas toujours) désintéressée, mais également souvent inexpérimentée. Dans ce numéro également une confirmation : la vraie mission de nos organisations s’effectue sur le terrain où nos collègues souffrent, plus que tous, des dysfonctionnements structurels. Leurs reportages et témoignages laissent apparaître leur dévouement et des résultats humains tangibles et même étonnants malgré des situations difficiles. Leur discrétion est d’ailleurs toujours proportionnelle à l’importance des résultats obtenus.  Les noms et prénoms de certains d’entre eux s’égrènent également, inexorablement, au fil des mois dans la liste de nos deuils. Nous avons à nouveau voulu rendre un hommage vibrant à ceux qui représentent la véritable démarche de nos organisations et rendent dérisoires toutes les gesticulations, y compris d’ailleurs, celles de votre comité de rédaction…

Janvier 2009

RÊVES

 I-have-a-dream-too En ce moment, je fais des rêves: une actualité récente, une élection improbable il y a quelques années y sont sûrement pour quelque chose. J’ai fait le rêve d’une organisation qui serait moins politique, plus efficace où les employés du terrain seraient reconnus à leur juste valeur. Où les « locaux» feraient vraiment partie de la famille des Nations Unies. Où mon organisation serait vraiment ressentie comme une alternative aux dérives de l’humanité et serait soutenue par les états dans les moments difficiles. Où on apprendrait à nos dirigeants qu’il existe une autre devise que «il est urgent d’attendre» pour résoudre les problèmes quand il est temps. Où le courage politique deviendrait une valeur supplémentaire à ajouter aux autres, même s’il ne favorise pas le «schéma de carrière», ce courage de dénoncer et de punir les dérives dictatoriales depuis le sommet des pays jusqu’aux petits potentats dérisoires qui sévissent ça et là dans notre environnement immédiat. Cela peut marcher de faire des rêves, cela peut changer les mentalités, la preuve en ce début janvier… La preuve également pour la prise de conscience réelle sur le changement climatique. La preuve enfin de la réalité qu’une partie de l’humanité ne peut plus jouer au poker menteur avec des fortunes virtuelles alors qu’une autre, plus nombreuse meurt de faim. Bien sûr, il faut être patient, il peut s’écouler parfois des décennies entre le rêve et la réalité. C’est la raison pour laquelle je voulais me dépêcher de rêver maintenant en sachant que je ne serai certainement plus là pour voir ces rêves réalisés. A plus brève échéance, je rêve que chacun contribue à faire en sorte que notre magazine, si particulier, dans le paysage international, puisse continuer à relater les réflexions, les attentes de ses lecteurs, comme il le fait depuis soixante années. Le comité de rédaction vous souhaite une année pleine de promesses et de rêves.

Février 2009

PERSONNEL LOCAL ET INTERNATIONAL: ABOLIR LA DIFFÉRENCE Ce mois-ci vous trouverez, dans votre magazine, une variété de sujets. Le dossier principal, préparé par David Winch, concerne le terrain. Comment, cependant, parler du terrain sans évoquer le statut du personnel national (les «locaux»)? Plusieurs témoignages sur les théâtres d’opérations laissent apparaître un écart de considération et de statut entre les locaux et les internationaux. Cette différence entre la «plèbe» et la «noblesse» se ressent depuis les salaires jusqu’à la sécurisation des sites. Bien sûr il ne s’agit pas d’une généralité, tous les acteurs des entités présentes sur le terrain ne se comportent pas ainsi. Il ne s’agit en aucun cas de mettre en cause nos collègues internationaux qui démontrent leur courage et leur sens du devoir, mais de fustiger un système «à deux vitesses». Comment justifier pour notre organisation et les valeurs qu’elle véhicule, que des inégalités et des discriminations perdurent en son sein? La notion des droits de l’homme peut-elle être proclamée au monde si elle n’est pas appliquée en interne dans certains lieux ? Chacun d’entre nous, sans distinction de sexe, de grade travaille pour la même cause. Chacun d’entre nous est membre d’une même famille des Nations Unies. Pourquoi ne pas profiter de la richesse de la culture et de la générosité de nos collègues locaux sur le terrain pour mieux bâtir notre lien, mieux honorer notre Organisation et la rendre conforme à ce qu’elle doit être? Une réelle prise en considération du personnel national est indispensable. Tant que cette mesure ne sera pas mise en œuvre, nous serons toujours considérés sur place comme un corps étranger sans aucune attache ni intégration aux valeurs et aux besoins de la population locale. Et si, justement l’efficacité sur le terrain de notre Organisation dépendait d’une vraie prise en compte de ce problème?

Mars 2009

POST TENEBRAS LUX La lumière après les ténèbres: la Genève internationale existe, nous l’avons rencontrée. L’obscurité du début de nos recherches s’est peu à peu éclairée. Culturelle, sportive, artistique ou diplomatique, la Genève internationale représente aujourd’hui plus de 40% de la population et quelques 180 nationalités différentes. Pour aborder ce sujet, nous nous sommes vite aperçus qu’une seule édition n’y suffirait pas. Nous aurons donc matière à de nombreux dossiers et articles au fil des mois. Nous avons en effet constaté, auprès de nos interlocuteurs institutionnels et auprès de nos contacts dans les organisations, que de nombreux intérêts communs s’entremêlent. Ces sujets communs, nous les avons répertoriés, ils rejoignent finalement la véritable identité de notre magazine qui a, lui-même, depuis soixante années, une vocation inter- organisations. Nous abordons et aborderons, les sujets qui préoccupent et intéressent nos lecteurs: transports, logements, enseignement, crèches, emploi des conjoints, stagiaires, fêtes du personnel, orchestre des Nations Unies, offres diverses, spectacles, conférences et sécurité. Si nous pouvons, par notre modeste contribution, renforcer et éclairer le lien embryonnaire qui existe entre nos différentes organisations et missions diplomatiques, notre démarche n’aura pas été vaine.   Les contacts avec les interlocuteurs qui assument de grandes responsabilités et que nous avons sollicités pour cette édition ont été simples, rapides et efficaces. Vous pourrez constater, à la lecture de nos articles, qu’il existe une volonté, une énergie et une expertise réelles de leur part et qu’ils seraient disposés à nous apporter leur aide pour peu que chacun se mobilise à tous les échelons. L’idée est lancée, trouvera-t ’elle un écho?

post t

Avril 2009

La préparation longue, difficile et parfois douloureuse de ce magazine, mois après mois, est confrontée à un certain nombre de difficultés pratiques, participatives ou autres. Chaque rédacteur trouve le temps, souvent avec passion, de contribuer à la naissance du projet et à la réalisation du produit final. Cependant, les difficultés inhérentes à ce travail bénévole sont largement contrebalancées par les rencontres humaines. Des rencontres quelquefois prestigieuses de personnages qui peuvent paraître impressionnants, occupant de hautes responsabilités qui peuvent laisser penser qu’ils sont déconnectés du quotidien. Les entretiens que nous avons pu obtenir dans ces derniers numéros démontrent qu’au contraire, les personnalités de nos organisations et celles du pays hôte, qui ont une perception très complète de leur mission politique, ne sont pas étrangers à la réalité quotidienne et sont conscients qu’ils peuvent compter sur leur personnel, véritable colonne vertébrale de nos structures. Le Directeur général de l’ONUG évoque sa vision, le courage de nos collègues qui continuent leur travail en dépit des difficultés. Le Secrétaire général de l’OMM offre, à travers lui, toute l’expertise des collaborateurs de son organisation sur le changement climatique. Nous ressentons profondément l’association avec le pays hôte. Des solutions locales existent en effet dans les organisations où est distribué notre magazine, pour accompagner certains changements profonds en cours. L’impact sur le climat, la mobilité du personnel, la crise financière, notre présence dans la cité qui nous accueille… Vous trouverez, entre autres, dans ce magazine un «dossier Genève»: la mobilité dans les transports, un projet de crèche inter-organisations (c’est possible) et nous continuerons à reporter ces expertises locales qui peuvent nous permettre de matérialiser ce partage inter organisations de Genève aux niveaux humain, intellectuel et opérationnel.

Juin 2009

GENÈVE JUIN 2025, FICTION?

Le Centre Culturel Genève Internationale est construit depuis dix ans à Genève dans le quartier des organisations. Initiée dans les années 2010, avec l’appui des autorités locales et la volonté des dirigeants des Organisations Internationales, cette bibliothèque d’un nouveau genre constitue une symbiose entre les acquis et les expertises. A Genève, le seul endroit au monde disposant d’une telle concentration d’OI, s’est érigé ce bâtiment parfaitement intégré dans la cité. Modèle en termes de technologie et de développement durable, le visiteur peut y retrouver des secteurs regroupant les bibliothèques et les informations des différentes OI. Un collège de personnalités, reçoit chaque mois, des spécialistes, dans des secteurs totalement différents mais fondamentalement semblables par leur finalité. La Genève Internationale est devenue un acteur incontournable où s’allient l’expertise partagée et l’efficacité opérationnelle. La première mesure a consisté à mettre en place une stratégie de communication qui a permis aux différentes agences de l’ONU de devenir reconnues dans l’inconscient collectif des populations, afin de crédibiliser davantage leurs actions. Des démarches qualitatives communes entre les organisations, les ONG les universités des partenaires privés et la cité ont, entre autres, mis à disposition des pays les plus pauvres une base de données informatique et logistique offrant des médicaments génériques. Un programme opérationnel accompagne les populations déplacées victimes du changement climatique. Plusieurs projets sont sur le point d’aboutir. Les passerelles entre les expertises sont solidement construites et aisément accessibles. Quatre-vingts années après la signature de sa Charte des Nations Unies, il existe à Genève un endroit: « où s’harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes »…

Juillet août 2009

UN ÉTRANGE LOISIR Etrange loisir en vérité que le poste de rédacteur en chef de ce magazine. J’écris ces lignes entre deux clients sur l’ordinateur de la sécurité à l’entrée Pregny, observant d’un oeil le va et vient, les visages, les costumes des délégués et des touristes qui passent nous demander un badge, sésame indispensable pour accéder au Palais des Nations. Cette position privilégiée dans le bureau d’accueil de la sécurité permet de nouer des contacts, de suggérer un article, de demander à un collègue si sa Mission a bien reçu l’annonce de création de l’orchestre. Je peux réfléchir à la crise économique qui provoque une frilosité générale des partenaires et publicitaires qui subventionnent ce magazine. Je peux aussi penser à cette autocensure qui nous empêche de publier des sujets trop politiques ou à ces tentatives à peine dissimulées de conditionner un partenariat à la non parution d’un article dérangeant. Je peux me demander si un magazine à l’aspect quasi professionnel réclamant toujours plus d’investissement personnel, pourra encore longtemps continuer à être géré par des amateurs sur leur temps libre. Quelle sensation surréaliste de recevoir un appel téléphonique d’un directeur du siège de Vienne, de la Mission Suisse ou de l’Etat de Genève pour évoquer ou préparer un article en délivrant, dans le même temps, un badge de visite au Palais. Quel plaisir en revanche que d’être forcé à aborder, après mon service, des personnes lumineuses par le biais d’une interview, d’avoir préparé le dossier alors que ma timidité et ma paresse naturelle m’auraient plutôt entraîné à accomplir mes huit heures par jour sans me faire remarquer. Etrange loisir en vérité!

Octobre 2009

PLAIDOYER POUR L’AVENIR Pour cet édito du 60e anniversaire, je n’ai aucune angoisse de la page blanche. Il me serait facile de vanter les mérites de votre magazine, son Histoire, ses histoires, mais je préfère évoquer l’avenir. L’UN Special peut devenir un véritable magazine à vocation inter organisations. Certains collègues des organisations et agences nous envoient régulièrement leurs témoignages et contributions. Ces contacts constituent déjà un véritable lien et demandent à être davantage développés. Pour preuve, dans ce numéro, vous trouverez des articles de nos collègues de l’OMS, de l’IUT, de l’OMC et de l’ONU. La distribution, la logistique, la révision, le travail rédactionnel sont perfectibles avec quelques bonnes volontés du côté des auteurs mais également du côté institutionnel. Les passerelles ont été lancées, elles fonctionnent déjà et permettent un échange permanent qui contribuera à valoriser la perception de chacun de faire partie intégrante d’une même communauté internationale. La richesse et la variété des contacts humains que nous avons mis en place, ce « réseau » d’amitié et de compétences demande à être développé. En soixante années d’existence, UN Special s’est construit une place dans le paysage, à ses rédacteurs de savoir mettre en valeur et utiliser cette identité unique qu’il s’est forgée au fil des années. L’avenir très sombre de l’homme sur cette planète, je vous invite également à le partager avec l’émotion d’un moment unique avec M. Arthus-Bertrand, Ambassadeur du PNUE, dans les pages qui suivent et dont le propos sur l’état de la planète se résume en une phrase : « L’intelligence de l’homme n’a pas réussi à surmonter son égoïsme ».

Novembre 2009

UNE PETITE EXPÉRIENCE

Je me suis livré à une petite expérience qui n’a pas nécessité une succession d’autorisations à plusieurs échelons, ni donc un aller et retour qui aurait pris des semaines, voire des mois. Je n’ai pas, non plus, fait appel à un cabinet d’audits externe, UN Special n’en a pas les moyens. Enfin, je n’ai reçu aucune autorisation pour poser des questions à des passants sur le trottoir, vers la Place des Nations. La question était : quel est le rôle des Organisations internationales ? Les réponses ont été vagues, la question manquait certainement de précision. Cependant,elle était un peu à l’image de cette communication des Organisations : peut mieux faire. Les membres de nos organisations effectuent un rôle indispensable mais peut être mal perçu et donc moins efficace qu’il ne devrait l’être, dans l’inconscient collectif. Une communication efficace, ouverte vers l’extérieur semble être le meilleur gage de réussite de la perception de nos messages. Elle paraît être également représenter la meilleure réponse au discours de certains politiques qui font de la haine ordinaire leurs fonds de commerce. Elle passe par la mise en place de projets communs interorganisations pour que cette cohérence du message devienne naturelle entre chaque composante. En visitant l’exposition UN Special 60 années d’Histoire(s), le Secrétaire général a évoqué les leçons de l’Histoire et si, l’une de ces leçons était justement la communication ?

Décembre 2009

ARCHITECTES DE L’ESPOIR Chaque année, pour le numéro de décembre, la recherche de sujets porteurs de paix et d’espoir, dans l’optique des futures fêtes de fin d’année, semble plus difficile à trouver. Ce n’est pas faute d’essayer mais, rien à faire, le coeur n’y est pas ! Nos collègues, victimes du devoir en Afghanistan, les témoignages de retours des cinq continents ne sont guère propices à l’enthousiasme.Quelques architectes d’espoir, nous montrent à nouveau la voie par leur volonté de bâtir ou au contraire de faire tomber des murs. Vous les croiserez dans les pages qui suivent. Vous constaterez à nouveau que le difficile chemin de la maîtrise des langues constitue un outil incontournable pour parvenir à ce dialogue entre les peuples et les civilisations.Vous constaterez enfin que Genève n’est pas le centre du monde, mais peut, grâce à la population internationale qui la compose, qui la visite, et qui apporte son expertise, contribuer à donner, à ces bâtisseurs de l’espoir, le matériel nécessaire pour continuer leur mission.

JANVIER 2010

L’ANNÉE DU RIRE ET DU SOURIRE

smile 2009 a été l’année des fibres naturelles et de l’astronomie, 2010 sera consacrée comme l’année de la biodiversité et du rapprochement des cultures. Et comment rapprocher les cultures ? Peut être en utilisant le reflexe universel, inscrit dans les gênes de l’humanité depuis sa création, qui permet à l’homme, toutes ethnies confondues, de surmonter ses épreuves : le rire. Je propose donc humblement que l’année 2010 devienne l’année du rire, au moins pour notre magazine et pas pour me moquer, ce n’est pas mon genre ! Bien sûr ! Rétorquerez-vous, il n’est pas possible de rire de tout. Au niveau de notre quotidien, comment réagir face à ce diktat des media qui nous obligerait presque, si nous n’étions pas UN Special, à consacrer des pages et des pages sur la grippe ou sur Copenhague alors que tout a été écrit. Comment ne pas rire devant ceux qui essaient avec insistance, de nous forcer à passer une information vitale sur leur parcours professionnel, leur œuvre impérissable. Comment, de manière plus générale, ne pas s’esclaffer devant la préoccupation principale de l’homo sapiens et de son descendant l’homo industrialis pour acquérir le pouvoir, la promotion, la richesse et croiser, y compris dans nos cercles immédiats, les mêmes comportements. Après tout, et même si c’est difficile dans notre monde actuel gangréné par les conflits, la faim, les maladies, ni les épidémiologistes, ni les gouvernants, ni les banquiers, ni même les militaires n’ont, depuis des millénaires, jamais trouvé de meilleur soulagement immédiat à la souffrance ni un meilleur dopant pour stimuler les neurones. L’autre particularité du rire, est qu’il ne peut ni être taxé, ni récupéré, ni même contrôlé par aucune structure et qu’il constitue ainsi la liberté suprême. Bref, nos sincères vœux de bonne année (du rire) à toutes et à tous de la part du comité de rédaction.

FEVRIER 2010

HAÏTI (écrit avec Elisabeth Wilson) Haïti : histoire d’une île devenue indépendante trop tôt, histoire du prix à payer pour un pays, histoire d’un esclavage brutal, de l’indépendance et de Toussaint Louverture qui fut son leader et qui mourut au Fort de Joux dans le Jura, histoire d’une diaspora oubliée.Peuple libre, noir et éduqué, dans un monde encore colonial tirant à sa fin, les haïtiens ont fait partie des premières personnes de couleur à être embauchées par le système des Nations Unies en 1960. Massivement recrutés par l’OMS, les haïtiens participent brillamment au redressement de la crise du Congo belge. Les dictatures successives ont provoqué le départ de presque tous les intellectuels haïtiens, à la ruine du pays et à l’écrasement de toutes les strates sociales. De symbole dans la Caraïbe, Haïti est devenue un pays du quart-monde. A qui la faute ? Et puis le séisme. Avez-vous vu cette fillette haïtienne mourant sous les décombres filmée par une caméra indécente et honteuse ? Même dame télévision aura eu raison d’Hispaniola. Aidons Haïti à se rétablir mais donnons-lui surtout les moyens de décider elle-même d’une reconstruction durable

FEVRIER 2010couv

SPECIAL HAITI Le regard interrogateur et déterminé de cette jeune femme, tenant fermement le manche dérisoire de sa pelle, comme pour reconstruire son avenir, résume comme un éclair et mieux que tout long discours le sujet principal de ce magazine. Il illustre également et de manière définitive ce pour quoi les Nations Unies ont été créées : accompagner les peuples dans la réalisation de leurs objectifs et non pas se substituer à eux. Nous avons été impressionnés en contactant tous nos collègues sur le terrain et leurs antennes au sein de Genève par leur formidable capacité à nous envoyer dans des délais très courts, leurs contributions, leurs analyses, leur implication et ce, malgré un énorme travail sur place. Certains d’entre eux ont payé leur service au prix fort, nous leur rendons hommage. Cette réactivité, cette implication représentent une source de motivation lorsque nous nous posons quelques questions sur la réelle utilité de ce magazine et sur les difficultés finalement dérisoires auxquelles nous sommes confrontés.Merci cher(e)s collègues pour la leçon que vous donnez. Vos réponses permettent de présenter un dossier qui démontre que les missions que vous réalisez sur les théâtres d’opération se rejoignent, s’entrecroisent et se complètent. Votre efficacité et votre implication ont une valeur de symbole dans une Genève internationale qui se cherche et qui aurait finalement tous les moyens de se trouver dans cette complémentarité.

MARS 2010

POLITIQUEMENT CORRECT Un membre du comité de rédaction évoquait récemment cette notion de « politiquement correct » pour un article qui était loin de faire l’unanimité. La question est récurrente, nous ne devons pas, dans nos colonnes, de par nos fonctions, mettre en cause les Etats et leurs politiques ou alors en restant politiquement correct. Les exemples sont nombreux de MPC (mots politiquement corrects) : c’est ainsi que l’ingérence humanitaire sera transformée en envoi de troupes, le demi (ou plus ?) échec de Copenhague s’appellera « questionnement sur une suite positive à donner ». Comment éviter la retenue (MPC pour censure), écarter les contorsions épistolaires qui deviennent absurdes ou comiques selon l’heure de la journée ou l’humeur du lecteur, pour éviter de toucher des sujets « sensibles » ? La réponse se trouve quelque part dans ce magazine et les précédents. L’attitude MPC consiste aussi, pour certains dirigeants, à ne pas prendre de décisions, à la reporter à d’autres, à enterrer le dossier qui pourrait les perturber dans le profil de carrière ou alors à le confier à un faire-valoir.A propos de réponse à une demande : il a suffi d’un mail, à Jimmy Wales, qualifié par le Time magazine comme une des personnes les plus influentes du monde pour que ce dernier réponde en personne : Etonnant, non ?

AVRIL 2010

GENÈVE, VILLE DE CULTURE Une des particularités majeures de la cité de Calvin est qu’elle possède une offre culturelle à nulle autre pareille. Comment effectuer un choix parmi toutes les propositions diverses et variées ? Depuis quelques mois, nos lecteurs l’auront remarqué, notre magazine s’est associé avec le kiosque culturel de l’ONUG, qui possède une billetterie professionnelle. Cette association permet également des propositions de spectacles, des places offertes aux plus attentifs et, plus généralement une offre de loisirs en développement.Quelques opportunités de rencontres avec des acteurs culturels sont, par la force des choses facilitées par ces contacts. Nous vous proposons une rencontre avec le directeur du Grand Théâtre et, simultanément, un entretien avec le directeur de la bibliothèque des Nations Unies.Nous vous sollicitons également pour nous apporter votre aide en lançant l’initiative Juste un franc pour l’Orchestre des Nations Unies. C’est en effet parmi le lectorat de ce magazine que nous avons rencontré des musiciens répartis dans la Genève internationale et parlant un seul et même langage : la musique.Aussi, prêt à tout pour vous informer, votre magazine a (presque) dépêché un envoyé spécial en… Islande ! Enfin, pour vous détendre, David Winch vous propose un petit séjour à Rome, ville de l’ONU (voir pp. 30-41).

MAI 2010

JOURNÉE VERTE DES NATIONS UNIES : HISTOIRE D’UNE IDÉE

untitledgreenmore C’est en septembre 2009 que l’idée de proposer l’organisation d’une journée verte sur la Place des Nations, fut déposée, par votre serviteur, sous l’égide du magazine, sur le bureau du Directeur général de l’ONUG. La journée mondiale de l’environnement constituait une formidable opportunité pour réunir sous une même bannière, qu’elle soit bleue ou verte, toutes les composantes de la Genève internationale qui se cherche sans parfois parvenir à se trouver. Le constat est particulièrement visible au travers des différents articles et dossiers qui ont été proposés au lecteur ces derniers mois. Pour ce magazine dont les fondements sont basés essentiellement sur le texte de la Charte des Nations Unies, la mention de : « constituer un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes » revêt une signification particulière dans la spécificité de Genève, sa concentration d’organisations, son ouverture vers l’extérieur : les Nations Unies dans toute l’acception du terme. Au moment où sont écrites ces lignes, l’organisation de cette journée bat son plein, sous l’égide du Réseau Environnement de Genève et le patronage du Directeur général. Gageons que cette petite idée initiale prendra toute l’ampleur nécessaire, sera renouvelée avec davantage de partenaires et préfigurera d’une réelle synergie future pour regrouper toutes les volontés qui peuvent contribuer à faire d’un concept, une réalité et d’une pensée, une énergie. A propos de synergie, l’exemple du CIO est significatif, il vous suffit de tourner la page.

Juillet aout 2010

GÉNÉRATION ZAPPING Le soleil était radieux en cet après-midi de juin. Une jeune personne qui ne l’était pas moins, assise sur un banc du parc de l’Ariana feuilletait négligemment ce si beau magazine. Caché derrière ma barbe et mes lunettes je l’observais. J’aurais pu sortir de ma chaussette le dernier exemplaire roulé en cylindre qui ne me quitte jamais pour engager la conversation. Mais d’aucuns diront par timidité, par discrétion peut être. Ma femme lisant le magazine, je préfère évoquer mon professionnalisme qui fit que je n’abordais pas cette lectrice. Elle parcourait cette œuvre impérissable en tournant les pages sans vraiment les lire puis revenait en arrière: une zappeuse! Un fait de société que, nous autres rédacteurs nous devons de prendre en compte, à l’instar de tous les « vrais » magazines. Il importe donc de parsemer nos pages d’accroches, de visuels, de sujets variés qui dilatent les pupilles, fidélisent et intéressent le lecteur. Limitons voire évitons des sujets ennuyeux, des rapports insipides, des témoignages d’autosatisfaction ou de brosse à reluire qui peuvent certes paraître nécessaires à certains mais qui de toutes façons ne seront pas lus, sauf par leurs auteurs. Bref, prenons en considération la génération zapping qui constitue la base de notre lectorat.

Octobre 2010

LA FRANCOPHONIE Dans quelques jours, la rive nord du lac Léman sera plus francophone que d’habitude. Le sommet de la francophonie qui se déroulera à Montreux du 22 au 24 octobre, me donne l’opportunité de répondre à plusieurs interrogations de nos lecteurs qui se plaignent parfois de la prédominance des textes en anglais dans votre magazine préféré. Je leur réponds invariablement qu’il est fort dommage que nous n’ayons pas reçu leur dernier texte qui aurait certainement inversé cette statistique. Plus de la moitié de nos lecteurs sont francophones et nous recevons une majorité de textes écrits en anglais. Faut-il en conclure que les francophones seraient soit moins prédisposés à l’écriture ou pire plus paresseux que leurs homologues anglophones ? Ne pouvant me résoudre à trancher une question aussi cruciale, je me contente donc lâchement de vous la transmettre en attendant vos réponses, voire vos articles, lesquels seront sans doute inspirés par le texte que Mme Calmy-Rey, Conseillère fédérale, Cheffe du Département fédéral des affaires étrangères, nous fait l’honneur de nous transmettre.

Novembre 2010

CE N’EST PAS UNE CRÈCHE QUI COÛTE CHER, C’EST LE MANQUE DE CRÈCHE! Arrêtons de tourner en rond au sujet de la création d’une crèche et concentrons-nous sur la solution viable. UN Special a lancé et a accompagné l’idée depuis 2009 : il s’agit d’un partenariat entre la ville et les Organisations. Un partenariat suppose des partenaires qui collaborent de manière équitable. Pour la crèche des Morillons, la Ville et le CICR participent à 70 % des frais (environ CHF 23 000.- par enfant par année). Les parents couvrent le solde (30 %) avec les pensions des enfants. Les pensions sont basées sur le revenu des parents (environ 12 % du revenu), en cas de difficulté financière, le déficit de la crèche est couvert par les partenaires et non par les parents, comme c’est le cas avec les crèches privées, qui sont obligées de fermer faute de fonds. Un projet existe et fait l’objet d’une réflexion ORGau sein d’un groupe de travail placé sous l’égide du Délégué cantonal à la Genève internationale. La capacité d’accueil envisagée est de 60 places qui pourraient être disponibles d’ici 6 mois. Il faut donc que les OI acceptent d’ouvrir une crèche en partenariat avec la Ville de Genève afin de garantir une structure construite dans les normes, un encadrement adapté aux enfants, une gestion des ressources humaines professionnelle, un suivi de la comptabilité, des employés sous un contrat collectif de travail pour garantir un accueil de qualité aux enfants. Nous ne pouvons ouvrir des crèches au rabais pour les familles des O.I., chacun des responsables pourrait, devrait en être conscient. Quelle sera la première Organisation à réagir ? Y’en aura t-il une ? Les paris sont ouverts !

Décembre 2010

FERMER L’ONUG POUR LES FÊTES ? La semaine suivant Noël, des centaines de fonctionnaires distraits et souvent peu motivés seront de retour au travail, où ils compteront les jours jusqu’à ce qu’arrive un autre long week-end le 31 décembre. Cela vaut-il la peine ? La facture de chauffage au Palais, le personnel de sécurité en poste, et les bureaux semi-gérés allant souvent à demi vitesse ? Oui, l’ONU c’est l’ONU et les crises mondiales peuvent émerger. Cependant, à l’OIT et à l’OMC les fonctionnaires sont également « en attente », et ferment leurs portes une semaine entre Noël et le Nouvel An. Et le 26 décembre 2004, lorsque le tsunami a frappé de nombreux pays autour de l’océan Indien, l’OMS a contacté sans hésitation ses employés en vacances pour les rappeler en urgence. Les droits au congé individuel du personnel du OIT restent les mêmes. Toutefois, ils ont proportionnellement moins d’autres jours de congé dans le calendrier annuel de l’organisation. A l’OIT on ne ferme pas pour le 1er août, fête nationale suisse, la Pentecôte ou l’Ascension, parmi les autres jours fériés. Si à l’ONUG la fermeture après Noël est ressentie comme une priorité du personnel, la voie à suivre serait probablement un référendum sur la question. Qui au sein du Conseil de coordination de l’ONUG prendra l’initiative ?

Janvier 2011

BONNE ANNÉE AUX LECTEURS! Dans la longue, passionnante, difficile et parfois douloureuse élaboration de ce magazine, de nombreux paramètres sont à prendre en compte. Je passerai sur les difficultés de cette activité bénévole (elles sont nombreuses…), étant persuadé qu’elles restent, somme toute, dérisoires en regard du fantastique cadeau que nous ont transmis nos prédécesseurs : un magazine libre, indépendant écrit par ses lecteurs.   Chère lectrice, cher lecteur, vous demeurez les personnes les plus importantes et la légitimité de l’action d’un héritage de 60 années d’histoire(s) d’existence de ce magazine. A ce titre c’est à vous, que je rends compte, au nom du comité de rédaction, d’une année d’activité, en vous invitant à consulter ce rapport d’activité que j’ai présenté au Comité interagences ONU/OMS. : www.unspecial.org. Sa longueur rend difficile sa publication intégrale dans nos colonnes.  La notoriété de ce magazine est directement liée aux rapports directs avec son lectorat. Continuez à nous envoyer vos témoignages, lettres et messages, qu’ils soient critiques, positivement et négativement, leur utilité nous aide à avancer.

Mars 2011

LA LONGUE MARCHE DES FEMMES CONTINUE, PAROLE D’HOMME! Écrit avec Luisa Ballin Lorsque Luisa Ballin et moi avons envisagé de célébrer le 100e anniversaire de la Journée internationale de la femme, à travers le magazine, le propos était surtout de marquer l’évènement. Toutes les occasions sont à saisir pour faire le point sur l’avancement de la condition des femmes dans le monde. Et nous avons beaucoup appris. Au fur et à mesure de nos contacts, une véritable coordination féminine s’est mise en place autour de ce projet, comme si les muses de la Grèce antique s’étaient penchées sur notre publication. Et des muses, nous en avons croisées. Elles nous ont inspiré les entretiens, les portraits, les témoignages et les messages que vous lirez dans ce UN très Special. En préparant cette partition jouée à plusieurs mains, nous avons rencontré des femmes imaginatives, enthousiastes, professionnelles, artistes, femmes de pouvoir, de communication et d’action. Toujours partantes et enfin présentes à tous les échelons de la société. Déterminées à atteindre leurs objectifs pour une société plus équitable, avec une audace politique et un courage physique reconnus.   Le progrès de l’humanité est incontestablement lié à l’abolition de ce statut dépassé de « faire valoir » infligé à la femme pendant des siècles et qui perdure malheureusement au sein de certains groupes. Les propos des femmes que vous lirez nous disent ce qu’elles ont acquis et ce qui reste à faire. Merci Mesdames pour cette longue marche que nous continuerons ensemble.

Janvier 2012

RESPECT POUR L’AÎNÉ Lorsque, dans des temps immémoriaux, nos ancêtres consultaient la personne la plus sage du village ou de la tribu, celle qui avait la connaissance, l’expérience était l’aîné(e). J’ai eu, grâce à ce magazine, le privilège de rencontrer un aîné. Celui qui par son action, son courage et son intelligence, a su donner à sa vie un sens. Celui qui malgré les épreuves, n’a jamais nourri ni haine, ni esprit de revanche. Celui qui corédacteur en 1948, de la déclaration universelle des droits de l’homme, a œuvré pour des valeurs qu’il croyait justes.Cette rencontre n’avait rien d’opportuniste. A cause de son succès actuel, Stéphane Hessel est loué, contesté, critiqué parfois mais il demeure, par sa sagesse, son intégrité et son humanité, une référence, notamment pour nous, membres des Nations Unies. Dans une époque où la multiplicité des informations se télescopent, se contredisent, souvent parce qu’elles sont diffusées brutes, immédiates, sans recul ni analyse, rencontrer un aîné nous ouvre des perspectives plus réfléchies. Je vous laisse donc découvrir, cher(e)s lecteur(trice)s, l’entretien publié ce mois dans votre magazine et vous faire vous-même une opinion sur ce personnage, tout simplement en cherchant sur internet, avec votre moteur de recherche préféré. Stéphane Hessel est contesté pour certaines de ses actions et de ses opinions notamment politiques. A chacun donc de prendre en compte l’ensemble des idées et du parcours d’un personnage de toute façon hors du commun.

Février 2012

ENQUÊTES ET RESTRICTIONS BUDGÉTAIRES En ouvrant notre boîte à lettre électronique, nous avons été ravis de l’apprendre : une enquête sur la mobilité a été demandée au personnel de l’ONU. Nous sommes habitués à ce genre d’enquête, commandée auprès d’une entreprise extérieure à un tarif très important (en ces temps de restrictions budgétaires) car, sans doute, nous manquons de spécialistes à l’ONU, mais c’est pour l’objectivité ! Habituellement, les résultats de ces enquêtes sont remis dans un premier temps aux décideurs puis classés dans des dossiers poussiéreux et n’en ressortent jamais (nous avons des exemples), laissant l’impression que le travail a été fait alors que c’est là qu’il aurait dû commencer. Sauf que cette fois, ils seront remis aux Etats Membres qui décideront si la mobilité (ou les mobilités) génère une plus-value pour l’Organisation, dans quelles conditions et à qui elle doit être appliquée. Toujours dans le cadre des restrictions budgétaires, combien ces mesures coûteront-elles réellement à l’organisation, en termes financiers ; surtout, et c’est ce que demandent les Etats membres, seront-elles effi caces sur le long terme ? Alors, puisqu’il y a enquête, nous pourrions suggérer que la mobilité s’applique en premier lieu aux managers. Ils ont développé une expertise certaine, un carnet d’adresses, une expérience qu’ils pourraient partager voire mettre en valeur dans d’autres sièges de l’ONU et montrer l’exemple en délivrant leurs connaissances et leur savoir faire. Une nouvelle fois, n’oublions pas que, ce qui est communément appelé « les services généraux », constitue la colonne vertébrale de nos organisations. La rupture de la moelle épinière provoque la paralysie des membres. Si le cerveau est indispensable, la bonne coordination et l’exécution des tâches l’est encore davantage.

Avril  2012

LE PRINTEMPS DES ÉLECTIONS La démocratie élective est présente ce printemps dans nos vies et sur nos écrans : Europe, Afrique, Asie, continent américain. Observons un candidat : il assure les électeurs de sa bonne foi, de son souci d’agir dans la transparence et de sa grande vision à long terme. Passé cet éphémère rideau de fumée, les profondes préoccupations apparaissent, elles sont parfois presque maladives : l’ivresse du pouvoir, l’égo, parfois la vengeance et surtout la tentation de passer devant. Le frisson provoqué par un auditoire, d’accaparer et de se servir de tous les moyens pour faire passer son message que le candidat veut meilleur en s’écoutant parler, ça le rassure, en se forçant à admirer sa propre image. Au contraire l’angoisse de perdre, ne serait-ce qu’une parcelle de son « pré carré », se rapportent souvent davantage au domaine de la science comportementale et peuvent, en définitive laisser apparaître un mal être profond que certains candidats soignent en cherchant cette reconnaissance. Certains sont tellement dépendants qu’ils mettront en place toutes les stratégies, même les plus discutables pour parvenir à leurs fins. Et nul n’est besoin d’aller les chercher dans les pays où l’ONU a envoyé des observateurs. Ils sont parfois tellement proches qu’on pourrait presque les apercevoir. Bien sûr certains sont sincères. La fonction peut même changer le candidat. Mais comme il est mentionné dans un entretien qui suit : n’est pas Mandela qui veut…

Mai 2012

WORLD RADIO SWITZERLAND: MENACE POUR UNE RADIO Dans la cité de Genève, tour de Babel où le multilinguisme n’est plus et depuis longtemps une vue de l’esprit, World Radio Switzerland (WRS), émet ses programmes en langue anglaise depuis 1996. Elle offre à ses auditeurs une véritable opportunité pour aborder naturellement et activement la vie locale et permet, dans le même temps, aux non anglophones d’écouter cette musicalité propre à la langue anglaise et de l’intégrer peu à peu. Les différents partenaires culturels, économiques, diplomatiques, les professeurs de langues qui officient à l’ONU, sont attachés à cette radio qui offre un espace unique de partage et d’écoute. La petite voix de cette radio n’est pas nécessaire, elle est indispensable pour maintenir cette cohérence fragile qui favorise une volonté d’internationalité en dépit des difficultés.En ces termes, la crise que traversent tous les médias, la concurrence nécessaire entre les trois radios anglophones qui émettent à Genève, ne devraient pas avoir pour conséquence que l’une d’entre elles se taise à tout jamais. C’est pourtant ce qui risque de se produire. La tour de Babel est souvent représentée sur les gravures comme une spirale. Les spirales négatives entraînent toujours des effets collatéraux. Nous apportons notre soutien à WRS et encourageons nos lecteurs à faire de même.

Juin 2012

FUTUR ANTÉRIEUR Juin 2051, 30 années se sont écoulées depuis mon départ à la retraite de l’ONU à Genève. J’ai envie de revoir les paons du Palais des Nations. Programmant l’itinéraire sur l’écran tactile de mon véhicule, je quitte mon lac de montagne. Malgré mon âge avancé le pilotage automatisé permet un trajet rapide, sûr et surtout non polluant. Il faut dire que, crise du pétrole oblige, des trublions indignés regroupés dans une Fondation, résistant à des lobbies aux intérêts financiers vautours, ont pu généraliser, sous la pression de l’opinion publique, et avec l’appui de l’ONU, des brevets à faible coût de revient. L’utilisation des moteurs à eau et à air faisaient partie de ces brevets. L’eau, justement, a été le défi majeur de ces dernières décennies. Une Organisation mondiale de l’eau, installée à Genève, dans les locaux de l’ex-Merck Serono a favorisé la mise en place mondiale de procédés novateurs, peu énergivores qui optimisent l’utilisation de l’eau et évitent son gaspillage. La planète s’en porte un peu mieux et ce, malgré ses 10 milliards d’habitants. Des crises politiques, financières, institutionnelles et monétaires se sont succédé.Le sida n’est plus qu’un mauvais souvenir mais, heureusement pour les bénéfices des industries pharmaceutiques, une nouvelle maladie infectieuse fait des ravages… Quelques personnes se mobilisent toujours pour des Nations Unies pendant que des hommes, des gouvernements animés par des intérêts particuliers, s’acharnent à les désunir. Mais je suis arrivé, le paon pousse ce même cri strident, et tout à coup, je comprends sa signification : décidément, rien ne peut changer vraiment.

Octobre 2012

RIO Vingt années se sont écoulées depuis cette conférence qui a initié une véritable prise de conscience collective sur la question écologique. Les recommandations successives qui en ont découlé donnent véritablement un cadre institutionnel à toutes les négociations relatives au changement climatique, à la désertification et à la diversité biologique. Et pourtant, les représentants des Etats membres présents à Kyoto, Johannesburg, Copenhague ont su démontrer que leurs intérêts à court terme revêtaient plus d’importance que l’avenir d’une humanité qui se bouscule sur une planète leur offrant l’hospitalité provisoire. La plupart des politiques s’acharnent à concentrer leurs discours sur la croissance en prenant garde de ne pas décevoir ni les grands groupes industriels et financiers qui exercent une pression permanente, ni leurs électeurs. Alors même si, au moment où sont écrites ces lignes, l’espoir est faible de voir chacun entamer une marche coordonnée pour les générations futures, il est rassurant de constater que les Nations Unies demeurent, une fois de plus, l’outil indispensable pour entreprendre les grands travaux. Il reste encore aux Etats Membres, à apprendre à s’en servir.

Novembre 2012

VUES D’EN HAUT L’initiative que nous mettons en avant est due à une association dont l’acronyme français AGIR signifie : Action pour la Genève Internationale et son Rayonnement. Jeunes bénévoles, ils ont eu l’idée de s’associer à un photographe en un concept original en termes de communication : des passants genevois se croisent sur un passage piétons et surtout, ils s’arrêtent. « Traits d’Union » est une exposition photographique qui se déroulera en septembre et octobre dans la cité de Calvin. Le message d’universalité, depuis 60 ans, notre magazine y a toujours été sensible. Audelà des divers évènements sanglants ou économiques actuels n’engendrant pas un optimisme béat sur l’avenir et sur l’efficacité des mesures prises par les décideurs de tout bord, au-delà du fatalisme et de l’indifférence observés face à des situations ne semblant pas maîtrisables, au-delà enfin de toute idée novatrice considérée comme perturbante dans des structures qui laissent peu de place à l’initiative, il est rassurant parfois de trouver quelque énergie qui incite à l’optimisme. Nous vous invitons donc à visiter cette exposition, à visualiser notre page de couverture et notre page centrale. A Genève, la multiculturalité est synonyme de multitalents. Encore faut-il se donner la peine de l’intégrer dans les automatismes quotidiens. Faisons donc éclater les bulles qui nous enserrent en traversant les passages piétons pour rencontrer ceux qui nous apportent leur expertise humaine et professionnelle.

Décembre 2012

REFAIRE TOURNER LE MONDE Peu d’entre nous le savent mais la sphère Armillaire, symbole incontournable du Palais des Nations, avec la signification « Pax Universalis », possède un mécanisme d’horlogerie qui comprend un système de rotation. Elle fut créée par Paul Manship, donnée à la Société des Nations par la Fondation Wilson en 1936. Ses plans originaux furent détruits. Les archives mentionnent que ce mécanisme aurait fonctionné quelques mois, fut interrompu pendant la seconde guerre mondiale jusqu’à 1945. Après la guerre, il tourna de manière chaotique puis s’arrêta définitivement durant les années 1960. Y aurait- il, un rapport entre l’arrêt de cette rotation et le déclenchement des divers conflits qui ont suivi jusqu’à nos jours ? Tant que la sphère tourne, le monde est-il en paix ? La sphère s’abime, elle ne fait paradoxalement pas partie de l’infrastructure du Palais et donc du programme de préservation des monuments. Plusieurs tentatives ont été mises en place pour la restaurer sans pour l’instant qu’une solution ne soit trouvée. Dans un moment d’histoire actuelle où tant de barbarie, de conflits, d’atrocités qui ne trouvent aucune solution sont commis, la question se pose et pour toute l’humanité et pour les Nations Unies : et si nous faisions tourner le monde dans le bon sens ?Et nous, naïvement au travers de notre magazine, nous posons cette question : et si nous tous commencions par refaire tourner la sphère Armillaire ? Ce ne serait qu’un début, symbolique peut-être, mais qui revêt une telle signification! La Suisse, internationale, havre de paix et horlogère qui abrite ce chef d’oeuvre seraitelle prête à nous aider à relever ce défi?

Janvier 2013

RESTRICTIONS BUDGÉTAIRES ET COMPORTEMENTS VERTUEUX En ces temps difficiles où plusieurs organisations internationales ont été, sont et seront confrontées à d’importantes restrictions budgétaires, il nous a semblé intéressant de connaître ce que préconise l’ONU en terme d’optimisation des ressources et si elle applique en interne ce qu’elle recommande. L’organisation émet en effet des recommandations (Action 21) en conseillant les pays pour « Promouvoir des schémas de consommation et de production de nature à réduire l’agression environnementale et répondre aux besoins essentiels… » et « mieux comprendre le rôle de la consommation et des moyens de la rationaliser ».Toute une panoplie de conseils sur le gaspillage et l’utilisation des ressources s’ensuit. Une question se pose alors : les économies à réaliser dans nos organisations respectives ne pourraient-elles pas être accomplies en priorité sur le matériel plutôt que sur le personnel ? Bien sûr quelques mesures ont déjà été mises en place mais chaque fonctionnaire peut le constater en permanence en se promenant dans les couloirs et en apercevant les bennes à déchets : les ressources bureautiques, informatiques et les biens de consommation courants pourraient parfois être optimisés davantage. Pourquoi ne pas mettre en place une entité de chasse au gaspillage dans chaque organisation? Par le biais du magazine, nous essaierons de présenter quelques pistes : le premier article de la série, que nous espérons longue, concernera les biens informatiques. Les contributions et les expertises de nos lecteurs seront, dans cette optique, les bienvenues!

Février 2013

OÙ EST LA CLÉ? « La folie est de faire en permanence la même chose en espérant des résultats différents » (Albert Einstein) ou encore la fable du laboureur de La Fontaine « Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage que vous ont laissé vos parents, un trésor est caché dedans ». Deux petites phrases insignifiantes de prime abord mais qui revêtent une signification réelle si on les met en contexte par rapport aux vrais défis des Nations Unies. Combien d’obstacles infranchissables dus à des intérêts égoïstes et voraces, à une humanité où se côtoient, parfois chez la même personne, le meilleur et le pire ; où la majorité des actions accomplies génèrent un résultat en deçà des espérances initiales et ce en dépit de toute la détermination possible. Je ne sais pas si un trésor est caché dans l’héritage de la Charte des Nations Unies, ni dans la Déclaration Universelle des Droits de l’homme, mais il est bon de le croire et de continuer à essayer de trouver une clé qui pourra ouvrir les serrures. En cette fin d’année où se sont télescopés tant d’évènements, laissons-nous emporter par la magie de cette période sans oublier les souffrances, continuons à chercher, soyons fous ! En espérant trouver la clé.

Mars 2013

LE SEUL MAGAZINE AU MONDE …

 En ce début d’année, chers lecteurs, le comité de rédaction souhaite vous présenter ses vœux les plus attentionnés. Le Magazine UN Spécial, sous sa forme imprimée est distribué davantage à l’extérieur de l’ONU et de l’OMS qu’en interne. Ouvert à l’extérieur, il s’autofinance grâce aux annonceurs qui nous suivent justement parce qu’ils sont conscients que votre intérêt à parcourir nos pages, passe forcément par la qualité et la diversité du propos. Notre site web www.unspecial.org permet de multiplier son lectorat et nous recevons des messages, parfois des participations écrites, depuis les sièges de l’ONU à New York, Bangkok, Santiago, Addis-Abeba… Des lecteurs « connectés » nous envoient leurs articles, leurs analyses leurs commentaires. Le Secrétaire général de l’ONU avait d’ailleurs souligné cette ouverture et indiqué qu’avec 60 années d’existence, ce support avait sa place dans l’Histoire de l’Organisation. Dans une période où certains évoquent la fin de la presse écrite, le tout numérique, ou bien la différence entre la population qui lit et celle qui s’informe, nous espérons toujours pouvoir varier les sujets, et les enrichir afin que chacun trouve plaisir à parcourir ce magazine, le seul au monde écrit par ses lecteurs ? Et nous attendons, plus que jamais, votre participation.

… ÉCRIT PAR SES LECTEURS

Mai 2013

La sculpture que vous apercevez est celle d’une bouMINOLTA DIGITAL CAMERAche de vérité. Gravée sur l’un des frontons du Palais des Doges à Venise, elle permettait aux citoyens de dénoncer, en glissant discrètement une lettre dans cette bouche, les comportements déviants, voire criminels de leurs contemporains : trois signatures étaient nécessaires. Une enquête complète était menée aussi bien pour les dénoncés que pour les dénonciateurs. Les premiers pouvaient être condamnés après enquête et jugement. Quant aux seconds, ils étaient punis très sévèrement en cas de dénonciation calomnieuse. La délation est, en effet, selon sa définition « une dénonciation faite dans le but d’en retirer un avantage personnel ou inspirée par un motif méprisable ». Une actualité récente (où il est même question de comptes en Suisse), démontre que des accusations et dénonciations qu’elles émanent de particuliers ou de journalistes, ne peuvent, en aucun cas, être lancées à la légère, sans qu’une vérification sérieuse, des témoins et des preuves ne soient fournies. Qu’en est-il pour les Nations Unies ? Devenue électronique cette bouche semble être utilisée à bon escient dans la plupart des cas. Restant anonyme et individuel, le message vise à dénoncer les comportements déviants et contraires aux règles érigées par les Nations Unies.Comme dans la République de Venise, la délation est assurément contraire à ces règles.

Juin 2013

LE LABOUREUR ET SES ENFANTS: IMAGINEZ! Connaissez-vous cette fable de Jean de la Fontaine ? Au moment de mourir, le laboureur fait venir ses enfants en leur indiquant qu’un trésor est caché dans son champ. Le père mort, les fils retournent le champ. Le trésor est trouvé : c’est le travail accompli qui donnera une belle récolte. En ces temps de morosité, de restrictions, quelques-uns semblent tentés par des économies comptables immédiates et bureaucratiques. Cette priorité pourrait être accompagnée par une vision plus globale liée à la connaissance réelle du potentiel qui se trouve à portée de bureau. Des trésors sont cachés dans la Genève internationale qui compte une concentration de cerveaux, dans tous les domaines, unique au monde. Téléphonie, commerce, web, haute technologie, domaine médical, informatique, entreprise novatrice, approche économique… Qui est capable d’exploiter et de regrouper ces compétences ? Imaginez : par exemple que le CERN, inventeur du web ait touché la somme de 0,001 ct par connexion internet : son budget annuel serait bouclé ! Bien sûr quelques tentatives, souvent non suivies par un réel soutien, sont entreprises mais les gens qui ont du talent sont parfois écartés par des fonctionnaires effrayés, frileux qui attachent plus d’importance à leur carrière ou à leur promotion future qu’à leur mission. Alors pour une fois, faites un bilan global au lieu du bilan comptable. Imaginez : une plate forme interactive genevoise visant à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement incluant la participation active de toutes les agences : les graines sont à notre disposition, qui sera le laboureur? Cela suppose un changement de mentalité dans un environnement qui, pour ne pas continuer à se scléroser, devra laisser place à l’imagination.

Juillet-août 2013

En cette chaude nuit de juin, difficile de dormir, 2 h du matin, je décide de me lever. Je cherche dans ma bibliothèque, de quoi occuper mon esprit vagabond. Un livre me tombe soudain sur la tête et s’ouvre sur une page maintes fois consultée. Il s’agit de la spirale de la motivation. Xavier Montserrat dans son ouvrage Comment motiver propose une synthèse des différentes théories et des pratiquesdestinées à améliorer la qualité du service.Il conclut par le constat que la performance dépend directement de la motivation et que sans elle, les meilleures intentions ne peuvent être appliquées. Favoriser l’engagement individuel pour éviter le gâchis humain de la démotivation : belle stratégie en vérité. Je partage donc, en cette période de vacances, un petit dessin, plutôt qu’un long discours.

spir

Octobre 2013

OÙ SE TROUVE L’INFORMATION? Etranges lucarnes sur notre monde moderne, nos écrans de télévision offrent avec leurs bouquets numériques, une multiplicité d’images qui captent davantage notre rétine que notre intelligence collective. Regardez par exemple ces politiques et gouvernants passant en boucle sur des chaînes d’information. L’image, plus importante que le fond, souligne un costume impeccable ou une attitude décontractée. La répétition à l’infini de ce message hypnotique peut-il faire oublier que ces gens de pouvoir ne maîtrisent en fait pas grand-chose ou alors qu’ils sont soumis eux-mêmes à des forces qui les dépassent ? Le rôle du journaliste est alors de rendre intelligibles les informations dans toute leur complexité, leur contexte et leurs conséquences éventuelles. La récente Fête de la Communication, évoquée dans nos colonnes, le confirmait au travers de ses intervenants : le droit du public à une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste, rappelé dans la Déclaration des droits de l’homme, doit guider le journaliste dans l’exercice de sa mission. Cette phrase, extraite de la charte d’éthique professionnelle des journalistes (SNJ, 1918/38/2011) ne doit pas être oubliée par ceux qui prétendent répertorier l’information dans toute sa plénitude et être largement envoyée vers les directeurs des chaînes d’information, de journaux ou tout autre média.

Novembre 2013

C’est une première : la Genève internationale, dans son ensemble ou presque, sera présente en tant qu’hôte d’honneur dans un rassemblement ouvert à tous les publics. Seule une communication ouverte et organisée peut permettre à la population de réaliser à quoi nous servons. La visibilité du travail de toutes nos organisations passe obligatoirement par le partage de cette expertise apportée par chacune. La morosité ambiante va de l’interrogation de la population et des États Membres sur notre utilité réelle aux menaces sur nos emplois et nos salaires. La meilleure réponse n’estelle pas de mettre en avant cette passion qui anime les scientifiques du CERN, du Centre pour les droits de l’homme, de l’ONU, de l’OMS, cette passion que l’on retrouve souvent lors des journées portes ouvertes ? Nous sommes capables de communiquer à un niveau d’excellence, l’exemple de l’UNICEF le démontre. Alors pourquoi semble-t-il si difficile de maîtriser réellement, à l’échelle interorganisations, cette possibilité de présenter nos réussites et parfois nos erreurs pour réellement crédibiliser la démarche générale ? Dans un monde interconnecté où les secrets les mieux cachés seront forcément à un moment ou à un autre révélés, l’intelligence communicative devra poser sur la table nos erreurs, nos difficultés pour mieux souligner nos réussites. Communiquer pleinement, d’abord avec les journalistes en évitant de ne leur donner que du « pré-mâché » et surtout les laisser informer, critiquer, se moquer et même parfois se tromper. L’information du public n’est pas linéaire, unique mais au contraire protéiforme et multiple, originale, inventive et avant tout sincère.

Décembre 2013

DERNIER NUMÉRO… DE L’ANNÉE La page de couverture que nous vous présentons n’est pas une photo montage. La ruche portant le nom Paix a bien été positionnée de cette façon avec, en perspective : la sphère, le drapeau de l’ONU et le bâtiment du Palais des Nations : tout un symbole ! La comparaison entre les abeilles et les comportements humains permettrait de développer encore bien davantage de similitudes, exemples et contre exemples dont nous, pauvres bipèdes pourrions-nous inspirer. Je voulais saluer, en cette fin d’année, les lecteurs de ce magazine pour lequel je me suis investi pendant huit années de passion, de rencontres, de bons moments et parfois de grandes difficultés. Nous recevons de plus en plus de demandes pour publier des articles, signe que ce magazine, par la variété des thèmes abordés, a su vous interpeller et vous satisfaire. L’esprit de l’abeille me l’a révélé : quand la ruche est débordante de miel, l’essaim prend son envol et va chercher ailleurs un nouveau domicile. Pour diverses raisons, j’ai décidé de ne pas me présenter pour un autre mandat de rédacteur en chef. Je remercie tous ceux qui m’ont accordé leur écoute, leur confiance et même parfois leur amitié. Envers les autres, je ne ressens aucune animosité, juste un bourdonnement. Mes amies les abeilles, bien qu’elles sachent parfaitement se défendre préfèrent toujours éviter les nids de frelons.

Je vous salue et vous dis à très bientôt pour de nouvelles aventures.

eFrog Digital Design
designed by by Atelier Schnegg.