Bien qu’ayant les pieds solidement ancrés sur terre, j’ai toujours eu des rêves bien au-delà des nuages, simples mais démesurés, tels que sauver le monde, rétablir l’amour et la paix entre tous les hommes… Quelque part entre l’ébahissement si spécial d’Alice au Pays des Merveilles et le réalisme du nom de famille le plus commun de France !

A 11 ans j’ai commencé à écrire toutes mes émotions et mes questions. Des dizaines de pages par semaine. Je les envoyais à une cousine qui ne me répondait jamais mais je savais qu’elle me lisait et ça me suffisait. J’adorais écrire, coucher mes mots sur papier, sentir le stylo-plume glisser somptueusement entre les lignes.

Mon rationnalisme m’a aussi fait aimer les chiffres et j’ai atterri sur les bancs de la fac de Dijon à me passionner pour la chimie. Arrivée en doctorat sans voir passer les années, j’ai adoré rédiger ma thèse et j’en suis venue à m’inscrire en master de journalisme scientifique. Je n’ai pas été bien loin dans cette voie, suite à des difficultés personnelles cette année-là. Et puis, après 8 ans d’études universitaires, nombre d’étudiants en ont marre d’écouter un prof assis sur un banc, ils aspirent à penser par eux-mêmes. J’étais de ceux-là !

Mon chemin a donc bifurqué et je suis partie enseigner au Burkina Faso dans un collège local, expérience fabuleuse où j’ai tenté de transmettre mon émerveillement et mon envie de m’émanciper du cadre scolaire… pas facile dans un pays de traditions !

Quatre ans de vie à Bobo-Dioulasso m’ont fait prendre conscience des dégâts causés encore aujourd’hui par la France dans ses anciennes colonies africaines, et je suis rentrée en Europe prête à me battre pour les droits des plus pauvres, en allant du droit à la parole à celui de manger et boire sainement. J’ai participé à plusieurs luttes écologistes, associatives et politiques, dénonçant notamment les abus des multinationales agrochimiques et la privatisation du vivant.

Aujourd’hui, depuis les pieds de la chaîne du Jura je contemple Genève la grande, l’internationale, Genève ville de paix, et j’embrasse du regard les petites et grandes actions qui mènent à un monde meilleur.